De nouvelles données révèlent une accélération significative de la circulation dans la couche supérieure de l’océan Pacifique au cours des trois dernières années, avec des implications pour les régimes météorologiques à l’échelle mondiale.
Des changements significatifs
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont examiné les données recueillies entre 1993 et 2022 par des satellites et différents types de bouées. Étroitement liée au renforcement des vents atmosphériques, une accélération d’environ 20 % des courants océaniques de surface s’écoulant vers l’ouest a été observée dans la partie centrale du Pacifique équatorial, contre respectivement 57 et 20 % pour ceux se dirigeant vers les pôles nord et sud.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of Geophysical Research : Oceans, des courants océaniques plus forts et moins profonds influencent la fréquence et l’intensité des phénomènes El Niño et La Niña, associés à des régimes caractéristiques de précipitations et de température, qui peuvent inclure des événements extrêmes tels que des inondations et des sécheresses.
« La thermocline équatoriale [zone de transition thermique entre les eaux de surface chaudes et les eaux profondes plus froides] est aujourd’hui beaucoup plus marquée », explique Franz Phillip Tuchen, de l’université de Miami.
« Cette tendance pourrait limiter l’amplitude de l’oscillation de la pression atmosphérique dans le Pacifique oriental, et entraîner des événements El Niño plus fréquents dans le Pacifique central, avec un impact sur les schémas climatiques régionaux et mondiaux. »
Un nouveau point de référence
Décrite comme un nouveau point de référence pour les modèles climatiques, la nouvelle étude contribue à éclairer la relation entre la circulation des courants du Pacifique et ses températures de surface.
« Elle permet notamment d’expliquer pourquoi certaines parties du Pacifique ont connu une tendance au refroidissement de plus de 0,5 °C au cours des trois dernières décennies, quand les températures de surface enregistrées à l’échelle mondiale ont globalement augmenté », notent les chercheurs.
Fin octobre, des recherches avaient révélé que les rivières atmosphériques, qui transportent d’énormes quantités d’humidité et de chaleur des régions tempérées vers les pôles, s’étaient rapprochées des ces derniers d’environ 6 à 10 ° en l’espace d’une quarantaine d’années.