L’année 2016 porte les stigmates des scandales de maltraitance animale qui l’ont frappée. Déjà en débat depuis un certain temps, l’Assemblée nationale a adopté ce jeudi 12 janvier la vidéosurveillance obligatoire dans les abattoirs français, mesure phare de la proposition de loi relative au respect de l’animal en abattoir.

A plusieurs reprises cette année, des associations de défense des animaux telles que L214 ont dévoilé les sinistres coulisses des abattoirs français. Aussi abominables soient-elles, ces vidéos prises en caméras cachées ont bouleversé les consciences tant des consommateurs que des politiques. La proposition de loi relative au respect de l’animal en abattoir tend à favoriser la transparence et le contrôle des 960 établissements d’abattage français.

L’article 4 de la loi relatif à la vidéosurveillance prévoit l’installation de caméras à chaque étape du processus, dans tous les lieux où des animaux vivants seront préparés pour l’abattage. Les images seront conservées un mois au maximum et ne pourront être visionnées que par des services vétérinaires et des responsables chargés de la protection animale. Avant d’être mises en place, les caméras feront l’objet d’une expérimentation afin de définir leurs conditions d’installation de manière optimale.

La loi a fait l’objet de nombreuses controverses, le passage sur la vidéosurveillance avait notamment été supprimé par la commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale, le 14 décembre, en raison de son coût trop élevé et de la pression qui pourrait être mise sur les salariés. Mais la commission d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie n’a pas dit son dernier mot. La version qui a été adoptée aujourd’hui est la version retravaillée par l’amendement du député Olivier Falorni, qui encadre l’installation des caméras et la conservation des vidéos.

En revanche, beaucoup de mesures prévues par la version initiale de la loi ont été retirées. La création de comités locaux de suivi des abattoirs ou encore l’interdiction de tuer les femelles au dernier trimestre de la gestation ont ainsi été supprimés. Par ailleurs, les associations de défense des animaux continuent d’émettre des réserves sur la mesure et doutent de son efficacité. A ce titre, L214 regrette que les vidéos ne puissent être vues par les associations et le grand public, et précise que la loi reste floue sur la question de l’expérimentation.

D’après un sondage IFOP, 85 % des Français sont favorables à la vidéosurveillance dans les abattoirs, cette mesure était donc indispensable pour rétablir la confiance des consommateurs envers le marché de la viande. Si le Sénat approuve cette mesure au cours de la prochaine législature, la vidéosurveillance dans les abattoirs français sera effective dès le 1er janvier 2018. Il n’y a plus qu’à espérer que le nouveau gouvernement et le potentiel changement de majorité n’enrayeront pas l’instauration de la loi.

 

Si vous voulez en savoir plus sur la maltraitance animale, cette vidéo explique pourquoi les animaux souffrent encore dans les abattoirs français :

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