Avec ses longues pattes velues et toutes les idées reçues à son sujet, la tarentule est loin d’être populaire et a vraiment de quoi faire peur. Que l’on soit en ville ou à la campagne, on ne souhaite surtout pas tomber sur cette bête terrifiante. Pourtant cette petite bestiole est bien plus inoffensive qu’on ne le pense. SooCurious lève le voile sur le mystère de la tarentule.

C’est connu, les tarentules ont mauvaise réputation, elles sont soit disant énormes, mortelles, et attaquent souvent les humains. De plus la femelle a tendance à manger le mâle à la fin de l’acte sexuel. Mais la réalité est tout autre, en effet toutes ces affirmations ne concernent pas toujours les tarentules, (plus communément appelées mygales). Celles-ci sont généralement petites, rarement mortelles et les attaques post-coïtales sont tout aussi rares. Les araignées que nous prenons naïvement pour des tarentules n’en sont pas du tout. La tarentule originale est une espèce d’araignée-loup de petite taille et inoffensive, on la trouve surtout dans le sud de l’Europe ainsi que dans la ville de Tarente en Italie d’où lui vient son nom.

 

Une idée reçue qui a pris de l’ampleur

Dans le passé, cette petite bestiole avait une très mauvaise réputation, les paysans locaux croyaient que sa morsure était mortelle et ont inventé un antidote à son venin : une danse frénétique connue sous le nom de tarentelle. Mais en fait la tarentule de Tarente n’est pas du tout dangereuse, et les paysans de l’époque n’avaient pas réussi à identifier l’espèce responsable des morsures létales. « Les victimes étaient probablement mordues par des veuves noires », explique Dave Clarke, chercheur au zoo de Londres. Quoi qu’il en soit la peur de la tarentule a perduré et lorsque les Européens ont commencé à découvrir de grosses espèces d’araignées lors de leurs voyages en Amérique du Sud, ils les ont aussi appelées tarentules.

Les araignées que nous considérons comme des tarentules doivent, plus correctement, être appelées araignées Theraphosidae. Le plus grand spécimen enregistré de Theraphosidea fait la taille d’une assiette avec des pattes de 28 centimètres, vraiment terrifiant ! En masse, c’est la plus grande araignée du monde. Un autre spécimen dangereux : la tarentule rouge mexicaine, mais il y a en fait environ 650 espèces différentes de Theraphosidae. La plupart d’entre elles sont assez petites, avec des pattes d’un peu plus de 2 cm. Cependant, la famille est célèbre pour ses monstres, comme la Goliath birdeater du nord de l’Amérique du Sud.

 

Les tarentules sont généralement inoffensives

Dans la culture populaire, les tarentules sont souvent représentées agressives, dans les films, comme par exemple « Arac Attack », « Arachnid » ou « Spider ». Mais dans la réalité ce ne sont pas des comportements qu’ont les vraies tarentules. « La plupart des araignées peuvent sentir la chaleur de notre corps et cherchent plutôt à nous éviter. Elles ne sont pas naturellement agressives », explique Clarke.

Lorsque les tarentules sont menacées par un prédateur, leur première défense est toujours de se cacher et de fuir. Si elles sont vraiment acculées, elles utilisent leurs crocs pour dissuader leurs agresseurs, mais elles ne prennent pas toujours la peine d’injecter le venin. Et quand bien même elles l’utiliseraient, il est rarement mortel. « Le venin est utilisé pour maîtriser leurs proies. La morsure n’est pas pire qu’une piqûre d’abeille », dit Clarke.

 

Le cannibalisme peut cependant se produire quelques fois

Cela dit, le cannibalisme est probablement un risque pour les tarentules mâles, comme pour de nombreuses autres espèces d’araignées. Les mâles ont tendance à s’enfuir rapidement après l’accouplement. « Comme le mâle tente de s’échapper après l’acte sexuel, la femelle lui saute dessus pour l’agresser », c’est ce qu’ont pu noter les chercheurs lors d’une étude menée sur les stratégies sexuelles de la tarentule blonde d’Amérique du Nord . « Il lui a fallu 6 minutes pour maîtriser le mâle, après quoi elle l’a entraîné dans son terrier afin de l’ingérer. »

Mais cet événement macabre n’est arrivé qu’une seule fois au cours de l’étude, ce qui suggère que les mâles restent généralement en vie. « C’est un danger, mais cela ne se produit pas souvent. » Cependant le personnel du zoo de Londres supervise de très près l’élevage des tarentules et prend toujours des précautions avec les accouplements. « Nous nous en tenons à la règle au cas où la femelle aurait une mauvaise pulsion », dit Clarke.

 

Voilà donc quelques rectifications qui sont les bienvenues pour clarifier la réputation des tarentules. À la rédaction, malgré toutes ces nouvelles informations, nous ne sommes toujours pas adeptes de ces araignées. Faites-vous partie des rares personnes qui aiment les araignées ou, à l’instar de la rédaction de SooCurious, ces petites bêtes vous effraient-elles ?

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