Œuvre la plus connue du peintre Edward Munch, « Le Cri » est au centre de toutes les attentions depuis le 24 avril. Et l’élément qui intrigue les chercheurs dans ce tableau emblématique n’est pas son visage mais son ciel. Une équipe de météorologistes aurait trouvé ce qui est à l’origine des vagues rouge feu qui ornent le haut du tableau, et elle est loin de ce que l’on pensait jusqu’alors.

Une inspiration remise en cause 

Réalisée en 1883, « Le Cri » est l’œuvre majeure du peintre norvégien Edward Munch. Avec son visage marquant montrant une certaine forme de peur, ce tableau a marqué son époque, d’autant que son ciel serait inspiré d’un élément réel qui a marqué l’artiste. En 2004, des chercheurs avaient émis l’hypothèse que le rouge vif et les nuages en forme de vague qui composent le ciel étaient dus à l’observation par le peintre de l’éruption du Krakatoa, un volcan indonésien qui s’éveilla l’année où le tableau fut réalisé.

Néanmoins, trois météorologistes norvégiens ont remis en cause cette théorie. Selon eux, l’apparition de ce ciel « rouge sang » qui a marqué le peintre au point de le faire trembler de peur aurait dû se reproduire dans les années qui suivirent. Et le 24 avril dernier, lors d’une conférence, ils ont émis une nouvelle hypothèse sur l’origine de ce ciel mystérieux, une origine aussi exceptionnelle à observer que l’éruption d’un volcan.

Si ce n’est pas une éruption, qu’a vu le peintre ?

Selon les chercheurs, c’est un phénomène météorologique appelé « nuages nacrés » qu’aurait observé Munch. Se produisant uniquement l’hiver, ces nuages particuliers se forment à une trentaine de kilomètres de la surface de la Terre mais apparaissent très rarement. Le phénomène est d’autant plus difficile à observer que certaines conditions sont requises pour que ces nuages nacrés se forment.

Tout d’abord, il doit faire une température située entre -80 et -85 °C dans la stratosphère (qui connaît en moyenne une température de -60 °C). Un certain degré d’humidité doit également être présent afin de créer des cristaux de glace. Ceux-ci réfléchissent alors la lumière du coucher de soleil donnant lieu à un ciel de feu qu’a pu contempler le peintre.

Voici à quoi ressemblent ces « nuages nacrés » :

D’autres hypothèses peuvent-elles être envisagées ?

Si elle est probable, notamment car le phénomène n’a été décrit pour la première fois que dans les années 1870, rien ne permet de confirmer que ce sont bien des nuages nacrés qu’a vu Edward Munch au coucher du soleil. Helene Muri de l’Université d’Oslo souligne qu’il s’agit là d’une « nouvelle hypothèse mais qu’il y en a d’autres« .

Des psychologues ont suggéré que c’est un tourment intérieur qui a poussé Munch à peindre « Le Cri ». Mais nous sommes des chercheurs en sciences naturelles, et nous cherchons plutôt des réponses dans la nature. Quelle que soit cette inspiration qui a traversé Munch, le mystère du Cri est encore entier.

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments