Une ONG française a ramassé plus de 5 tonnes de déchets sur le Mont Everest, un drame écologique rarement évoqué qu’il semble difficile de contrer.

L’Everest, la « plus haute poubelle du monde »

Si l’Everest vous évoque la neige, la nature préservée de toute trace humaine, cela ne semble plus être le cas aujourd’hui ! Le plus haut sommet du monde semble devenir peu à peu une décharge à ciel ouvert, et une ONG française fait tout pour réparer ça. Montagne et Partage, c’est son nom, s’est donné pour objectif de collecter les bonbonnes de gaz, tentes, cordes, conserves ou déchets en plastique abandonnés par les alpinistes qui s’y sont rendus pour vivre des sensations fortes, mais qui semblent avoir négligé le besoin d’effacer leurs traces derrière eux.

L’opération s’est déroulée sur le versant népalais de la montagne que l’on nomme là-bas Sagarmatha. Le président de l’association Gérard Clermidy déplore que personne ne semble vouloir changer ça puisqu’il y a les « alpinistes qui ne pensent qu’au sommet, certaines agences qui veulent dépenser le moins possible et les autorités qui n’agissent pas. »

5,2 tonnes de déchets récoltées

Au total, ce serait 5,2 tonnes de déchets qui ont été collectées par les quatre Français en 38 jours et il ne s’agit là que des déchets visibles puisque le temps et le budget dédié à l’opération n’ont pas permis d’approfondir les recherches aux crevasses ou aux détritus cachés sous la neige. Redescendre tout ce qui a été amassé n’a pas non plus été de tout repos puisque tout s’est fait à dos de yaks, les obligeant à laisser au moins cinq tonnes de déchets derrière eux.

Les sherpas qui servent de guide dans la région demandaient en plus des bonus financiers pour chaque descente. L’association révèle également que la majorité des détritus collectés l’ont été au niveau du camp de base qui se situe à 5 300 mètres d’altitude, expliquant qu’au « plus fort de la saison d’ascension en mai, environ 2 000 alpinistes et sherpas cohabitent. »

Les déchets sont acheminés à dos de yak

Que faire de ces déchets ?

Cette opération montre surtout que le Comité de contrôle de la pollution de Sagarmatha ne remplit pas sa fonction, laissant les alpinistes pressés de rentrer abandonner derrière eux leurs tentes et leur matériel. De plus, les déchets recyclables ont dû être transférés à Katmandou par hélicoptère ou par camion alors qu’un incinérateur se trouve non loin de là.

Ce dernier ne semble cependant plus fonctionner depuis le tragique et destructeur séisme de 2015 qui a causé d’importants dégâts matériels dans le pays. Les déchets sont donc brûlés à l’air libre et de nombreux camps ont été abandonnés, accroissant la crise écologique qui inquiétait déjà les associations de conservation de l’environnement dans la région.

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