Dans le contexte urgent du changement climatique, l’industrie du transport maritime, souvent pointée du doigt pour son impact environnemental, explore de nouvelles voies pour réduire ses émissions de carbone. L’une d’entre elles est aussi vieille que l’histoire de la navigation elle-même : l’utilisation de voiles. Ce retour aux sources pourrait bien être la clé pour alléger la facture écologique et économique du secteur.
L’adoption de l’énergie éolienne n’est pas seulement un choix écologique, elle a aussi un sens économique. Selon Jan Dieleman, président de Cargill Ocean Transportation, utiliser le vent, une ressource gratuite et abondante, est une évidence pour quiconque souhaite réduire son empreinte carbone. Non seulement cette alternative contribue à la décarbonation des transports, mais elle offre également des avantages économiques tangibles. Des voiles repliables de 125 tonnes, comme celles du Pyxis Ocean, ont permis de diminuer la consommation de carburant de ce géant maritime de 30 %, entraînant des économies considérables.
Bien que l’idée d’utiliser des voiles ne soit pas nouvelle, les technologies modernes permettent des applications beaucoup plus sophistiquées. Outre les voiles classiques, des entreprises comme la française Airseas développent des cerfs-volants aérodynamiques, capables de voler à des altitudes où les vents sont plus forts, pour maximiser leur efficacité.
Cependant, l’absence totale de carburant fossile reste encore un défi. Les navires équipés de voiles ont toujours besoin d’une source d’énergie de secours, surtout dans des conditions météorologiques défavorables. Chaque réduction de carburant est essentielle, comme le rappelle Jan Dieleman, en affirmant que chaque tonne de carbone épargnée correspond à un tiers de tonne de carburant économisé.
Le mouvement pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre dans le domaine du transport maritime se renforce. La plupart des pays se sont engagés à éliminer les émissions du secteur d’ici 2050, même si certains, en raison de leur dépendance au pétrole et au commerce maritime, se montrent encore hésitants. Malgré ces obstacles, l’optimisation des technologies éoliennes et les économies de carburant qu’elles génèrent rendent cette transition de plus en plus viable. Certains rapports estiment même que les investissements dans la modernisation des navires pourraient être amortis en seulement trois à cinq ans.