Lepidocoleus shurikenus — © University of Missouri

Des paléontologues américains ont récemment créé des modèles virtuels en 3 dimensions des plaques protectrices recouvrant les squelettes fossilisés de vers anciens, et constaté qu’ils appartenaient à deux nouvelles espèces.

Lepidocoleus caliburnus et L. shurikenus

Mesurant à peine un centimètre de long, Lepidocoleus caliburnus (latinisation du terme « Excalibur ») n’atteignait peut-être pas la stature de son homonyme arthurien mais, comme le souligne l’article le décrivant, paru dans la revue Papers in Palaeontology, il avait au moins l’apparence d’un chevalier lourdement armuré. Son corps était littéralement recouvert de plaques de cristaux de calcite.

Avec son cousin L. shurikenus, nommé d’après la célèbre arme de lancer ninja, ce ver ancien vivait à l’époque dévonienne, il y a 400 millions d’années environ. Selon les chercheurs, les deux créatures évoluaient probablement à proximité des récifs coralliens des eaux peu profondes encadrant aujourd’hui le continent australien, et se nourrissaient de débris organiques.

Afin de savoir dans quelle mesure l’armure naturelle des deux vers les protégeait des prédateurs, Sarah Jacquet et ses collègues de l’université du Missouri ont réalisé des scans micro-CT de leurs fossiles, ayant permis la création de modèles numériques 3D détaillés de leurs plaques protectrices.

Lepidocoleus caliburnus — © University of Missouri

Des armures sophistiquées

« Grâce à cette approche, nous pouvons séparer virtuellement les différents composants de l’armure », a expliqué Jacquet. « Nous sommes en mesure de manipuler les modèles virtuels pour déterminer comment les différentes pièces la composant se déplaçaient les unes par rapport aux autres, et établir leur degré de superposition. »

Il s’est avéré que chaque créature possédait deux systèmes d’armure se chevauchant : l’un courait le long de leur squelette, tandis que l’autre recouvrait leurs flancs. Ce qui suggère que les vers pouvaient se mettre en boule pour mieux repousser les prédateurs.

Malheureusement, ces défenses impressionnantes ne les ont pas empêchés de disparaître lors de l’extinction massive du Dévonien, ayant débuté il y a 365 millions et au cours de laquelle plus de 75 % de la vie terrestre a été anéantie.

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