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Une étrange onde secoue les étoiles de notre galaxie : le télescope Gaia révèle un mystère venu du passé parcourant la Voie lactée

Imaginez un immense frisson parcourant la Voie lactée, comme si un choc venu du passé faisait encore vibrer les étoiles aujourd’hui. Ce n’est pas de la science-fiction, mais bel et bien une réalité que le télescope spatial Gaia vient de dévoiler. Et si cette onde cachée racontait une histoire oubliée de notre galaxie ?

Fracture Voie Lactee
Illustration d’une “étoile noire”, alimentée par la matière noire, qui pourrait faire partie des premiers objets lumineux de l’Univers selon les observations de James-Webb – DailyGeekShow.com

Une onde gigantesque traverse les étoiles de la Voie lactée depuis son centre

Depuis longtemps, les astronomes savent que notre galaxie ne forme pas un disque rigide et plat. Elle oscille, se tord, vit. Pourtant, les dernières données de Gaia vont plus loin : elles révèlent une onde colossale qui se propage depuis le centre galactique jusqu’aux régions les plus lointaines. Une véritable vague d’énergie cosmique, silencieuse mais puissante, qui orchestre le mouvement de millions d’étoiles.

Plus surprenant encore, cette vague galactique touche des étoiles situées entre 30 000 et 65 000 années-lumière du centre. Et surtout, toutes ces étoiles, jeunes ou anciennes, suivent le même mouvement d’oscillation. Un battement invisible synchronise des millions de points lumineux. Une régularité que rien ne semble perturber, et qui défie nos modèles les plus établis de la dynamique galactique.

Le télescope Gaia, véritable sismographe du cosmos, capte chaque vibration

Pour capter ce phénomène, les scientifiques se sont appuyés sur les mesures ultra-précises de Gaia, le télescope de l’Agence spatiale européenne (ESA). Depuis son lancement, il cartographie la position et le mouvement de plus de 1,8 milliard d’étoiles. C’est un travail titanesque, comparable à celui d’un sismographe qui enregistre chaque frémissement du cosmos avec une précision inégalée.

Grâce à cette base de données, l’astronome Eloisa Poggio et son équipe ont repéré l’onde en étudiant les trajectoires de céphéides (des étoiles variables utilisées comme balises cosmiques) et de jeunes étoiles. Ces objets, tout juste formés, gardent dans leur mouvement la trace du gaz interstellaire dont ils sont issus. Et ce gaz, lui aussi, a été entraîné par une force ancienne et monumentale, imprimant une mémoire de mouvement dans les jeunes générations stellaires.

Une collision ancienne avec une galaxie naine pourrait avoir déclenché cette oscillation

Mais alors, d’où vient cette onde ? Deux grandes hypothèses émergent. D’un côté, une collision avec une galaxie naine il y a des milliards d’années. Ce choc aurait déclenché une onde gravitationnelle géante, encore visible aujourd’hui dans le mouvement des étoiles. Une sorte de souvenir cosmique gravé dans la structure même de la Voie lactée.

De l’autre, certains chercheurs évoquent une résonance avec la mystérieuse Radcliffe Wave, une structure ondulante de gaz et de jeunes étoiles située à 500 années-lumière du Soleil. Cette ondulation, bien que plus locale, aurait pu interagir avec le disque galactique et amplifier son effet à grande échelle. Aujourd’hui, l’ESA reste prudente, mais si la piste de la collision se confirme, cette onde pourrait prouver que la Voie lactée a bel et bien fusionné avec une autre galaxie.

Les prochaines données de Gaia pourraient lever le voile sur ce mystère cosmique d’ici 2026

Fort heureusement, Gaia n’a pas dit son dernier mot. Sa prochaine livraison de données arrive en décembre 2026. Grâce à des mesures en 3D encore plus fines, les astronomes espèrent reconstituer la trajectoire exacte de cette onde. Peut-être même identifier le moment précis où tout a commencé, quand un évènement cataclysmique a déformé l’espace-temps.

À terme, avec un peu de chance (et beaucoup de calculs), ils remonteront jusqu’à l’origine du phénomène. Une véritable enquête cosmique, digne des plus grands romans de science-fiction, mais ancrée dans les mathématiques et la physique. En attendant, une chose est sûre : notre galaxie ne reste pas figée. Elle respire, ondule, conserve les souvenirs de ses rencontres passées. Et nous, minuscules habitants d’un coin poussiéreux de cette spirale géante, avons encore tant à découvrir.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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