Deux nouvelles études ont démontré l’efficacité des ultrasons focalisés pour ouvrir la barrière hémato-encéphalique et générer une réponse immunitaire positive dans le cerveau, avec des implications majeures pour le traitement des maladies neurodégénératives.
Franchir la barrière hémato-encéphalique grâce aux ultrasons
La barrière hémato-encéphalique (BHE) est une membrane protectrice naturelle qui empêche les agents pathogènes dangereux et les toxines présentes dans le sang de pénétrer dans le cerveau. Mais, d’un point de vue thérapeutique, elle constitue également un obstacle compliquant l’administration ciblée des composés utilisés pour traiter les maladies cérébrales. Dans le cadre de travaux publiés dans les revues PNAS et Theranostics, des chercheurs de l’université de Columbia ont utilisé une nouvelle approche prometteuse pour la franchir.
La première étude a impliqué des ultrasons focalisés non invasifs (USF) et l’injection intraveineuse de microbulles, qui ont ouvert la BHE et permis l’administration de la technique d’édition génétique CRISPR. En combinant les ultrasons focalisés avec des vecteurs viraux spécifiquement codés, l’équipe a obtenu une efficacité d’édition de plus de 25 % dans les neurones de souris.
Selon eux, de tels résultats suggèrent que les USF pourraient être utilisés pour éditer le génome des cellules neuronales et potentiellement modifier les gènes impliqués dans les maladies telles qu’Alzheimer, comme l’ApoE4 (facteur de risque important) et l’ApoE2 (aux effets protecteurs).
Dans la seconde étude, les chercheurs ont montré que les USF seuls déclenchaient une réponse immunitaire dans le cerveau des souris, réduisant les niveaux de bêta-amyloïde et de tau et améliorant leur capacité de mémorisation. L’application de l’approche à des patients atteints de la maladie d’Alzheimer s’est traduite par une réduction modeste de la bêta-amyloïde dans la zone de la BHE traitée.
Des résultats prometteurs
Globalement, de tels travaux indiquent que les USF pourraient être utilisés pour permettre l’édition directe de gènes et induire l’immunomodulation.
« L’effet synergique qui en résulte pourrait s’avérer essentiel dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, en particulier à ses premiers stades », estime Elisa Konofagou, auteure principale des recherches. « Nous sommes très enthousiastes à ce sujet. »
Ces dernières années, des ultrasons ont été utilisés pour éradiquer des tumeurs cancéreuses, « relancer » le cerveau de patients dans le coma et même induire artificiellement l’hibernation.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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