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Des chercheurs américains ont développé une approche hybride faisant appel aux ultrasons et au système immunitaire pour éliminer les tumeurs cancéreuses grâce à un double mécanisme de défense.

Un procédé hybride

L’idée d’utiliser les ondes sonores pour traiter différentes affections de manière non invasive s’avère particulièrement séduisante. Rien que ces dernières semaines, différents travaux ont montré qu’elles pouvaient détruire les calculs rénaux en un temps record, pousser des bactéries génétiquement modifiées à s’attaquer aux tumeurs et même traiter le diabète dans le cadre d’essais précliniques.

Appelée histotripsie, la technique employée par l’équipe de l’université du Michigan consiste à cibler les tissus cancéreux à l’aide de salves d’ultrasons de haute intensité de quelques microsecondes, ce qui entraîne la formation de minuscules bulles dans les tissus, qui se dilatent et s’effondrent rapidement. Le stress mécanique en résultant tue les cellules cancéreuses et désagrège la tumeur, dont les fragments peuvent ensuite être absorbés de manière sûre par l’organisme.

Ces derniers contenant potentiellement les ingrédients nécessaires pour induire la mort cellulaire immunogène (dans laquelle le système immunitaire s’attaque aux cellules tumorales), l’équipe a exploré la possibilité de détruire partiellement la tumeur à l’aide de salves d’ultrasons, afin d’inciter les défenses de l’organisme à finir le travail. Ce qui pourrait s’avérer particulièrement utile lorsque ces structures cancéreuses sont très volumineuses ou difficiles à cibler dans leur intégralité en raison de leur emplacement.

Le transducteur à réseau d’ultrasons pour histotripsie utilisé par les chercheurs

Des premiers résultats particulièrement prometteurs

Détaillées dans la revue Cancers, les expériences ont impliqué la destruction de 50 à 75 % de tumeurs du foie chez des rats à l’aide d’ultrasons, ce qui s’est effectivement traduit par une intensification de la réponse immunitaire, ayant permis d’éliminer le reste. Plus impressionnant encore, aucun signe de récidive ou de métastase n’a été observé chez 80 % des rongeurs traités de cette manière.

« Même si nous ne ciblons pas la totalité de la tumeur, nous pouvons la faire régresser et réduire le risque de futures métastases », souligne Zhen Xu, auteur principal de l’étude.

Si le but ultime de l’équipe reste évidemment l’adoption clinique de ce traitement hybride, les prochaines étapes consisteront à déterminer précisément les mécanismes immunitaires impliqués, et à adapter l’approche afin de détruire des tumeurs à différents stades.

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Heller
Heller
1 année

Vous pourriez avoir la décence d’annoncer d’emblée qu’il s’agit de recherches préliminaires sur des rats ou des souris et qu’aucune retombée n’est à attendre pour l’homme avant x années. Même chose pour un article sur l’usage d’un gel sur des souris il y a quelques jours. Pensez aux gens concernés… Lire la suite »