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Des recherches menées sur des souris âgées ont mis en évidence une activité anormale des cellules cérébrales favorisant l’éveil, à même d’expliquer la récurrence des troubles du sommeil chez les plus de 65 ans.

Des expériences révélatrices

Au-delà de la dégradation de la qualité de vie, les troubles du sommeil ont été liés au développement d’affections neurologiques telles que la maladie d’Alzheimer. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Science, Luis de Lecea et ses collègues de l’université de Stanford ont analysé un ensemble de neurones localisé dans l’hypothalamus, produisant une protéine appelée hypocrétine, et impliqués dans l’état d’éveil chez la souris.

« Nous soupçonnions que ce circuit pouvait être impliqué dans la dégradation du sommeil chez les personnes âgées, car le nombre de neurones à hypocrétine diminue significativement avec l’âge chez les humains [jusqu’à 20 %] et les rongeurs », explique De Lecea.

En comparant cet ensemble de neurones chez des souris jeunes et âgées, les chercheurs ont constaté que les neurones à hypocrétine des souris âgées s’activaient beaucoup plus facilement. Lorsque ces dernières ont reçu un composé destiné à réduire l’hyperexcitabilité des neurones, la qualité de leur sommeil s’est grandement améliorée.

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Bien que les mécanismes à l’origine de cette hyperactivité restent à ce stade obscurs, il se trouve que les neurones à hypocrétine jouent strictement le même rôle au sein du cerveau humain, ce qui en fait des cibles médicamenteuses potentielles.

« Cela ne nous donne que la moitié de l’équation »

Pour les auteurs de l’étude, la prochaine étape consistera à examiner les circuits neuronaux impliqués dans l’induction du sommeil. « Jusqu’à présent, nous n’avons examiné que les neurones impliqués dans l’éveil », soulignent-ils. « Cela ne nous donne que la moitié de l’équation. »

« Ces travaux sur le système de l’hypocrétine sont très intéressants et pourraient contribuer à résoudre le problème de la perturbation du sommeil à un âge avancé chez diverses espèces », commente Renata Riha, de l‘université d’Édimbourg. « Il s’agit également d’une première étape importante dans la recherche sur les troubles du sommeil en général. »

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