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Auparavant très prisés par les femmes, il a été démontré que les traitements hormonaux de la ménopause (THM) accroissaient dangereusement le risque de cancer du sein. Ce qu’on ignorait jusqu’à maintenant, c’est que ce risque persiste dans le temps, même après l’arrêt des traitements.

Les effets néfastes des THM ne sont pas inconnus

Les THM existaient déjà avant les années 2000. A cette époque, la moitié des femmes prenaient ces traitements pour atténuer les effets de la ménopause. Toutefois, en 1997, une analyse parue dans The Lancet a révélé que ces traitements augmentaient le risque de cancer du sein de 35 % chez les femmes prenant ces médicaments depuis au moins 5 ans.

Une autre étude américaine publiée en 2002 a renforcé cette analyse en révélant que le risque de cancer du sein augmentait de 26 % chez les femmes prenant un traitement combiné d’œstrogène et de progestérone. Toutefois, cette étude a dû être arrêtée pour des raisons éthiques car elle avait trop d’impact sur la santé des participantes. Ces études eurent pour impact la forte baisse de l’usage des THM à partir des années 2000, si bien qu’aujourd’hui, seules 8 à 10 % de femmes continuent d’en prendre.

Une nouvelle étude montre que les effets persistent même après l’arrêt des traitements

Si, dans les années 1990, les femmes prenaient les THM pendant une dizaine d’années environ, actuellement ils sont administrés pendant 5 ans. Néanmoins, une nouvelle étude du Lancet a analysé les impacts de ces traitements après leur arrêt. Pour ce faire, les chercheurs ont analysé toutes les publications prospectives de 1992 à 2018 et ont surveillé le risque de cancer du sein chez les femmes prenant ces traitements.

Il a été constaté que 108.647 femmes ont développé un cancer du sein durant ce laps de temps, elles avaient en moyenne 65 ans. L’étude a ainsi révélé que les femmes prenant des THM, composés d’œstrogènes seulement, avaient 17 % plus de risques de développer un cancer du sein contre un risque de 60 % de plus, chez les femmes faisant une thérapie combinée. Après 10 ans de prise de THM, ce risque s’élevait respectivement à 43 % et 126 %.

En termes de chiffres, 63 femmes sur 1000 ont des risques de développer un cancer du sein en ne prenant pas de THM, 68 femmes sur 1.000 ont des risques de développer un cancer du sein en prenant des THM d’œstrogènes seulement, 77 femmes sur 1000 pour celles qui prennent des œstrogènes et des progestatifs intermittents et 83 femmes sur 1000 peuvent développer cette maladie en prenant un traitement combiné. Selon les auteurs de l’étude, « dans les pays occidentaux, environ 20 millions de cancers du sein ont été diagnostiqués depuis 1990, dont environ un million auraient été causés par l’utilisation de THM ».

Faut-il arrêter de prendre des THM ?

Toutefois, la Pre Gillian Reeves, co-auteure de l’étude, explique que « l’utilisation pendant moins d’un an ou l’utilisation topique d’œstrogènes vaginaux appliqués localement sous forme de crème ou de pessaire et qui ne sont pas destinés à atteindre le flux sanguin semble présenter un faible risque ». L’étude en question révèle l’existence d’un « lien statistique mais ne démontre pas de lien de cause à effet entre le cancer des femmes concernées et le traitement suivi » comme le signale Le Parisien.

Pour la Dre Joanne Kotsopoulos, spécialiste du cancer des ovaires et du sein, « les cliniciens doivent tenir compte des risques et des avantages de l’instauration d’un THM pour chaque femme. Cela peut dépendre de la sévérité des symptômes, des contre-indications du THM (cancer du sein, maladie cardiovasculaire et accident vasculaire cérébral) et de l’IMC, et peut prendre en compte les préférences de la patiente. »

Les auteurs de l’étude préconisent ainsi de prendre les THM qui ne contiennent que de l’œstrogène et de ne prendre ces traitements qu’au moment de la ménopause naturelle et pendant une durée ne dépassant pas 5 ans.

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1 Commentaire
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COMBERNOUX
COMBERNOUX
4 années

la ménopause se est un phénomène naturel, alors est ce indispensable de prendre un traitement CONTRE ? certes , il y des désagréments à la ménaupose , mais est ce utile de « soigner » quelque chose de tout à fait naturel ? au risque de se détraquer autre chose ?