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Découverte d’une mystérieuse sépulture royale cachée sous le château d’Urfa en Turquie

Elle pourrait être liée à la mystérieuse dynastie des Abgars

Chateau d'Urfa
Chateau d’Urfa — © Bernard Gagnon / Wikimedia Commons

Récemment, dans le sud-est de la Turquie, au coeur de la citadelle intérieure du château d’Urfa, des chercheurs ont découvert une tombe jamais identifiée jusqu’ici. Creusée directement dans la roche et scellée par une porte circulaire de pierre, elle pourrait être liée à l’ancien royaume d’Osroène, et plus précisément à la mystérieuse dynastie des Abgars. Explications.

Le royaume d’Osroène

Le royaume d’Osroène, dont la capitale était Édesse, l’actuelle Şanlıurfa, était un État culturellement riche et stratégiquement important qui a prospéré entre le IIe siècle avant Jésus-Christ et le début du IIIe siècle après Jésus-Christ. D’abord devenu un royaume semi-indépendant lors du déclin de l’Empire séleucide, Osroène était généralement allié à l’Empire parthe, bénéficiant de sa position sur les principales routes commerciales de Mésopotamie.

Malgré ses liens avec les Parthes, Osroène a subi progressivement une influence romaine croissante. En 114 après Jésus-Christ, elle a été absorbée par l’Empire romain en tant qu’État vassal semi-autonome, conservant une certaine autonomie interne. Un siècle plus tard, en 214 après Jésus-Christ, elle a été officiellement incorporée à l’empire comme province romaine standard, mettant fin à sa lignée royale.

Par ailleurs, le royaume d’Osroène a été l’un des premiers États à adopter le christianisme comme religion dominante. Sa famille royale, les Abgars, est étroitement liée aux premières traditions chrétiennes, notamment à la correspondance légendaire avec Jésus de Nazareth. Le royaume est finalement devenu un centre majeur du christianisme syriaque, laissant une importante empreinte culturelle et religieuse dans la région.

Une sépulture rare et de haut rang

La découverte de la tombe a été réalisée par la professeure Gülriz Kozbe. Avec son équipe, elle a identifié des indices intrigants : une entrée circulaire en pierre scellée et une inscription syriaque. Tout porte à croire qu’une personne d’importance y repose.

Selon la professeure, « la tombe remonte probablement à l’Antiquité tardive, entre le IIIe et le VIIIe siècle de notre ère, d’après les caractéristiques architecturales et les traditions funéraires régionales. Cependant, si la tombe est effectivement liée à la dynastie Abgar d’Osroène, la date pourrait être plus reculée. »

Gülriz Kozbe ajoutant : « Si ce tombeau appartient réellement à la famille royale d’Abgar, il pourrait remonter au IIIe siècle. À ce stade, on peut généralement le situer entre le IIIe et le VIIIe siècle. Ce n’est qu’après examen de l’intérieur, notamment si l’on découvre des mosaïques, des inscriptions ou du mobilier funéraire, que l’on pourra établir une chronologie plus précise. Si cette tombe appartient effectivement à un membre de la famille royale d’Osroène, elle pourrait remodeler notre compréhension de la transition de la région du paganisme au christianisme. »

Par ailleurs, une tombe royale liée au légendaire roi Midas a été découverte en Turquie.

Par Cécile Breton, le

Source: Arkeonews

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