
Une étude récente suggère une forme de « théorie de l’esprit » chez les bonobos. Une aptitude cognitive jusqu’à présent jamais documentée chez les primates non humains.
Des expériences impliquant humains et bonobos
La première partie de l’expérience impliquait la dissimulation d’une friandise sous les yeux de trois primates, Nyota, 25 ans ; Kanzi, 43 ans ; et Teco, 13 ans, séparés de leur partenaire humain par une cloison transparente ou opaque. Ce qui impliquait dans le premier cas que ces derniers savaient également sous lequel des trois gobelets la récompense se trouvait.
« L’aptitude à identifier les limites des connaissances d’autrui est au cœur de nos comportements sociaux les plus sophistiqués », souligne Chris Krupenye, chercheur à l’université Johns-Hopkins et co-auteur de la nouvelle étude, publiée dans la revue PNAS. « Elle façonne la manière dont nous communiquons et coopérons. »
Le principal objectif de ces travaux était de déterminer si les bonobos modifieraient leur comportement en fonction des informations dont disposait leur partenaire.
Bonobos are quick to help a person who doesn’t know what they know, a sign that they are able to deduce the mental states of others. https://t.co/rg3wXZ8K3H
— New Scientist (@newscientist) February 4, 2025
Lorsque celui-ci ignorait où se trouvait la friandise, les singes pointaient plus rapidement et fréquemment du doigt le bon gobelet afin de maximiser leurs chances de l’obtenir. Un tel comportement se révélait nettement plus rare et tardif lorsque le partenaire avait connaissance de son emplacement, suggérant qu’ils estimaient qu’aucune indication n’était nécessaire.
Des résultats intrigants
Globalement, de tels résultats illustrent l’intelligence des bonobos et indiquent qu’ils sont en mesure d’évaluer le niveau de connaissance d’autrui, et d’adapter leurs actions en conséquence.
« Ils savent exactement où se trouve la nourriture, et ont également conscience que leur partenaire peut avoir une vision incomplète de la situation », explique Krupenye, estimant que des interactions similaires pourraient se produire dans la nature, lorsqu’une partie des membres d’un groupe de primates n’ont pas conscience d’un danger proche.
Fin 2023, une étude avait montré que même après des décennies de séparation, chimpanzés et bonobos reconnaissaient leurs vieux amis. Une prouesse suggérant une mémoire sociale à long terme comparable à la nôtre.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: intelligence, singe, bonobo
Catégories: Animaux & Végétaux, Actualités