La fascination de l’humanité pour Mars a nourri de nombreuses discussions scientifiques et imaginatives. Des plans sont actuellement en cours pour que la NASA y envoie des hommes dans les années à venir. Un astronaute débarquant sur Mars se limiterait vraisemblablement à explorer une fraction minuscule de sa surface. Cependant, étant donné l’absence d’étendues d’eau significatives, est-il possible de faire le tour complet de Mars à pied, et si oui, combien de temps cela prendrait-il ?
Déterminer la distance et la vitesse
Pour faire le tour de Mars, il faudrait énormément de temps, et il est difficile d’en donner une estimation précise. Si l’on pouvait marcher sans interruption à une vitesse constante, le calcul serait relativement direct. Selon Erdal Yigit, un professeur associé en physique et astronomie à l’université George-Mason, spécialiste des atmosphères planétaires, deux paramètres principaux sont nécessaires pour ce calcul : la vitesse de déplacement de l’astronaute et la distance totale à parcourir.
En longeant l’équateur martien, il faudrait parcourir environ 21 400 kilomètres pour faire le tour de Mars. Bien qu’un trajet par les pôles réduirait la distance d’environ 160 kilomètres, le froid intense constituerait un problème encore plus important que les conditions difficiles à la surface de la planète.
La vitesse de marche envisagée est de 5 km/h, similaire à celle d’un humain sur Terre. Même avec la gravité moindre de Mars, qui est environ 40 % de celle de la Terre, il est peu probable que la vitesse de marche diffère significativement sur Mars. Tout comme un randonneur terrestre, l’explorateur martien serait vraisemblablement chargé d’un gros sac rempli de provisions et d’une lourde combinaison spatiale.
L’évaluation du temps
Théoriquement, si un astronaute pouvait marcher sans arrêt, il lui faudrait environ 4 290 heures pour faire le tour de Mars. Avec un jour martien, ou sol, d’environ 24,7 heures, cela représenterait approximativement 174 sols, soit un peu plus d’un quart d’une année martienne de 668,6 sols.
Naturellement, personne sur Terre, sur Mars ou ailleurs ne pourrait accomplir cela en permanence. L’astronaute aurait toujours besoin de s’arrêter pour dormir, même s’il était capable d’emporter suffisamment de nourriture, d’eau et d’oxygène pour poursuivre son voyage. En supposant que l’astronaute dort huit heures par nuit, cela représenterait environ 56 sols supplémentaires.
Il faudrait 30 ou 35 sols supplémentaires, selon la durée de la pause, si le voyageur s’arrête toutes les quatre ou cinq heures pour manger, se reposer, changer de vêtements, se laver et monter et démonter un campement. Une estimation plus précise serait de 265 sols au total, soit environ 40 % de l’année martienne.
La complexité d’une marche martienne
Toutefois, le calcul ne tient pas compte des obstacles potentiels tels que les terrains accidentés. Les caractéristiques géologiques de la planète, telles que les vastes montagnes qui dépassent en hauteur celles de la Terre, les vallées profondes et les cratères imposants, ajoutent une couche de complexité au parcours. Ces obstacles naturels rendent l’exploration à pied d’autant plus difficile.
Il reste hautement improbable que quelqu’un puisse réaliser un tour complet de Mars dans un avenir proche. Les explorations humaines se sont limitées à des fractions modestes de la Lune, bien que l’humanité s’y soit posée à plusieurs reprises. Réaliser une telle marche sur Mars soulèverait d’importantes complications logistiques, notamment l’approvisionnement en nourriture, eau et oxygène, ainsi que la protection contre les radiations nocives.
Malgré l’improbabilité d’un tour complet à pied par un humain, l’envoi d’astronautes sur Mars présente des avantages distincts par rapport à l’exploration robotique. Les rovers, bien qu’efficaces pour collecter des données, sont susceptibles de rencontrer des problèmes mécaniques et électriques qui peuvent entraver leur mission. En revanche, les humains possèdent une capacité d’adaptation et de résolution de problèmes qui pourrait s’avérer cruciale face aux imprévus. Par ailleurs, un rover chinois découvre des structures sous la surface de Mars.