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Image d’illustration — Vadim Sadovski / Shutterstock.com

L’analyse de carottes de sédiments a révélé une interaction profonde entre les orbites de la Terre et de Mars, influençant le climat de notre planète et la circulation de ses océans.

Effet papillon

Il est depuis longtemps admis que les oscillations de l’orbite terrestre autour du Soleil impactent son climat. Alors que ces cycles de Milankovitch s’étalent sur des dizaines ou des centaines de milliers d’années, Adriana Dutkiewicz, de l’université de Sydney, et ses collègues ont récemment identifié les signes de l’influence gravitationnelle de Mars, intervenant sur une échelle de temps beaucoup plus longue.

Détaillés dans la revue Nature Communications, leurs travaux ont impliqué l’analyse de près de 300 échantillons de sédiments océaniques profonds, prélevés sur des centaines de sites dans le monde et remontant jusqu’à 65 millions d’années.

Alors que les scientifiques s’attendaient à ce qu’ils se soient déposés en couches régulières, des ruptures claires dans les motifs sédimentaires, correspondant étroitement aux périodes où l’influence de notre voisine était la plus marquée, ont été identifiées. Ce qui indique que tous les 2,4 millions d’années environ, les interactions gravitationnelles entre les deux planètes entraînent une augmentation des niveaux de rayonnement solaire et des températures mondiales, à l’origine d’une circulation océanique plus turbulente.

― Vladi333 / ShutterStock.com

« En raison de la distance séparant la Terre de Mars, il peut sembler difficilement concevable qu’une force gravitationnelle significative puisse s’exercer, mais de nombreuses rétroactions peuvent amplifier les changements les plus subtils », explique Dietmar Müller, co-auteur de la nouvelle étude. « L’impact de Mars sur le climat terrestre s’apparente à un effet papillon. »

De vastes implications potentielles

Les courants océaniques sont connus pour jouer un rôle majeur dans la régulation du climat de notre planète. Décrite comme un « tapis roulant », la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC) transporte les eaux chaudes des tropiques vers le nord, ce qui permet à l’Europe de rester tempérée.

Ces dernières années, plusieurs études ont suggéré que celui-ci était au bord du basculement, principalement en raison de la fonte accélérée des glaciers du Groenland et des calottes glaciaires de l’Arctique, déversant de grandes quantités d’eau douce dans l’océan et empêchant les eaux plus salées et froides de s’écouler en direction du sud.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, si le méga-cycle de 2,4 millions d’années n’aurait pas le même effet que l’AMOC en matière de transport des masses d’eau des basses aux hautes latitudes (et inversement), il pourrait potentiellement contribuer à contrebalancer son affaiblissement ou son arrêt.

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