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Après le Royaume-Uni, c’est au tour de la Suède de bannir les entreprises chinoises dans l’implantation de son réseau 5G. Accusés d’espionnage pour le compte du gouvernement chinois, Huawei et ZTE ne feront donc plus partie du réseau de télécommunication 5G suédois, et devront même retirer les installations déjà en place.

Après la Belgique et le Royaume-Uni, au tour de la Suède de bannir les géants chinois

La Suède a à son tour décidé d’interdire aux groupes de télécommunications chinois, Huawei et ZTE, leurs réseaux mobiles 5G. Le pays a évoqué comme motif la sécurité nationale, soupçonnant le gouvernement chinois d’utiliser ces entreprises pour espionner les autres pays. « La Chine est l’une des plus grandes menaces pour la Suède », a déclaré Klas Friberg, chef des services de sécurité suédois. Il a ajouté que la Chine aidait son développement économique et ses capacités militaires par « une vaste collecte de renseignements et le vol de technologie, de recherche et de développement ».

« C’est ce que nous devons considérer lors de la construction du réseau 5G du futur. Nous ne pouvons pas faire de compromis avec la sécurité de la Suède », a ajouté Klas Friberg. Cette interdiction est ainsi conforme à une nouvelle législation entrée en vigueur en janvier 2020, à la suite d’un examen par les forces armées suédoises et le service de sécurité « pour s’assurer que l’utilisation d’équipements radio dans ces bandes ne porte pas atteinte à la sécurité de la Suède », a déclaré l’Autorité suédoise des postes et des télécommunications (PTS) dans un communiqué.

La PTS a également précisé que les équipements d’Huawei et de ZTE qui ont déjà été installés dans le pays devront être retirés d’ici le 1er janvier 2025. La décision de la Suède suit l’exemple du Royaume-Uni, qui a également décidé d’interdire à Huawei de s’impliquer dans le réseau 5G britannique au mois de juillet dernier. Outre le Royaume-Uni et la Suède, plusieurs autres pays européens ferment progressivement la porte à Huawei ou envisagent de le faire, notamment à cause de la pression exercée par les États-Unis.

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Une décision vivement critiquée par le gouvernement chinois

Face à ce coup dur de plus, Huawei a décidé de se défendre, a rapporté Reuters. « Il n’y a aucun fondement factuel pour étayer les allégations selon lesquelles Huawei pose une menace pour la sécurité. L’exclusion de Huawei est simplement basée sur une présomption sans fondement et est injuste et inacceptable », a déclaré un porte-parole de l’entreprise. De son côté, ZTE n’a pas encore commenté l’affaire. En revanche, la Chine a également exprimé son mécontentement. « La Suède devrait maintenir une attitude objective et juste et corriger sa mauvaise décision, afin d’éviter d’avoir un impact négatif sur la coopération économique et commerciale entre la Chine et la Suède », a déclaré le porte-parole de Pékin, Zhao Lijian.

En ce qui concerne les conséquences de ce bannissement pour l’implantation du réseau 5G en Suède, cela devrait profiter aux entreprises concurrentes, à savoir Ericsson et Nokia. Si cela semble avantageux pour les opérateurs européens, le fait d’évincer les entreprises pourrait ne pas être bénéfique pour tous. « L’interdiction laisse aux opérateurs de réseau moins d’options et risque de ralentir le déploiement de la 5G sur les marchés où la concurrence est réduite », a déclaré Ben Wood, chef de la recherche chez CCS Insight. Quant à savoir si la France compte suivre la même voie, Huawei ne fait pas l’objet d’une interdiction aussi radicale, mais certaines limites sont tout de même imposées.

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