Dans le cadre de fouilles archéologiques récentes au Koweït, une équipe de chercheurs a fait une découverte qui pourrait éclairer un peu plus les mystères des sociétés néolithiques de la région. Sur le site de Bahra 1, situé dans le désert d’Al-Subiyah, au nord du Koweït, des vestiges impressionnants ont été mis au jour, parmi lesquels une figurine en argile vieille de 7 500 ans. Ce site est l’un des plus anciens et des plus importants peuplements préhistoriques connus dans la péninsule Arabique.
Un site clé pour comprendre les échanges culturels
Le site de Bahra 1 est l’un des plus anciens et des plus grands lieux de peuplement préhistorique de la péninsule Arabique. Ce site a fait l’objet de fouilles depuis 2009 dans le cadre d’une mission archéologique conjointe entre le Koweït et la Pologne. Occupée au milieu du sixième millénaire avant J.-C., il constitue une fenêtre ouverte pour comprendre les interactions culturelles entre les sociétés néolithiques de la péninsule et la culture ubaïde. Cette civilisation préhistorique s’étendait de la Mésopotamie (l’actuel Irak) à des régions allant de l’Anatolie à la péninsule Arabique, à peu près à la même époque que celle de Bahra 1.
Le Centre polonais d’archéologie méditerranéenne de l’université de Varsovie (PCMA UW) a révélé que des recherches récentes menées sur ce site, qui serait la plus grande colonie de culture ubaïde sur la côte du golfe Persique, ont permis de mieux comprendre cette zone préhistorique.
Les découvertes faites à Bahra 1 suggèrent que la région jouait un rôle central dans les réseaux commerciaux et culturels de l’époque. Le site a notamment révélé des indices de contacts avec les grandes civilisations de Mésopotamie, permettant ainsi de mieux comprendre l’influence réciproque entre ces cultures.
Bizarre 7500-year-old clay head discovered: 'raises intriguing questions'https://t.co/Z5keC4VLNn
— Jason Ratcliff (@JasonRatcliff2) December 1, 2024
Une figurine anthropomorphe en argile
Lors des dernières fouilles effectuées sur le site de Bahra 1, une petite tête en argile a été retrouvée. D’un travail fin et soigné, cette figurine présente un crâne allongé, des yeux bridés et un nez épaté, a déclaré le professeur adjoint Hasan Ashkanani, spécialiste en archéologie anthropologique à l’université du Koweït. Cette tête anthropomorphe date d’environ 7 500 ans et fait partie des caractéristiques de la culture ubaïde.
Bien que des figurines similaires aient déjà été découvertes dans des tombes en Mésopotamie, c’est la première fois qu’une telle trouvaille est réalisée dans la région du golfe Persique.
Les chercheurs se demandent quelle était la fonction de cette figurine. Était-elle un objet rituel, symbolique ou simplement décoratif ? Ces interrogations témoignent de l’importance de ce type de découvertes pour mieux comprendre les croyances et pratiques des sociétés anciennes.
Une révélation sur la production de poterie préhistorique
Outre la figurine en argile, les fouilles ont mis au jour des traces de production de poterie rouge grossière. Ce type de poterie, fabriqué à partir d’argile brute et rouge, était couramment utilisé pour des objets de la vie quotidienne, comme des contenants pour la nourriture et le stockage. Bien que l’on supposât que cette poterie était produite localement dans la région du Golfe, il n’avait pas été possible de localiser ses sites de production jusqu’à présent.
Les fouilles de Bahra 1 ont non seulement confirmé l’existence de ces ateliers de poterie, mais elles révèlent aussi que ce site pourrait être le plus ancien centre de production de poterie de la région du golfe. Ces résultats soulignent l’importance de Bahra 1 dans l’histoire préhistorique du golfe Persique, et offrent un nouvel éclairage sur les pratiques artisanales et économiques des sociétés anciennes de la région.
Par ailleurs, cette sculpture qui servait de cale-porte est en fait un chef-d’oeuvre valant des millions.