L’Espagne s’apprête à mettre en place un revenu de base destiné à aider les travailleurs et familles les plus touchés par la pandémie de coronavirus. Le gouvernement a également précisé qu’il souhaitait rendre ce dispositif permanent.

Un filet de sécurité pour les plus vulnérables

Dimanche dernier, la ministre de l’Économie espagnole Nadia Calvino a déclaré à la chaîne de télévision La Sexta que son gouvernement allait mettre en place « dès que possible » un revenu de base. Une mesure destinée à soutenir les dix millions de citoyens en risque de grande pauvreté, principalement des familles avec enfants, qui vont voir leur situation empirer avec la crise du coronavirus. Également vice-Premier ministre du pays, Calvino a ajouté que l’ambition du gouvernement était de faire de ce revenu « un instrument structurel et permanent ».

Avec 135 032 cas de coronavirus confirmés et 13 055 décès en début de semaine, l’Espagne est le second pays le plus touché par la pandémie de coronavirus. Mais le ministère de la Santé a récemment confirmé que le nombre de décès était en baisse depuis plusieurs jours.

Afin de freiner au maximum l’expansion du virus, l’Espagne avait annoncé la fermeture de ses frontières et un confinement strict, assorti de lourdes sanctions en cas de non-respect. Depuis, l’économie du pays est quasiment à l’arrêt, et le Premier ministre Pedro Sanchez a confirmé en début de semaine que ces restrictions resteraient en vigueur jusqu’au 26 avril minimum.

Bien que la proposition fasse toujours l’objet de discussions, ce revenu de base devrait constituer « un filet de sécurité permanent pour les plus vulnérables » selon Jose Luis Escriva, ministre de la Sécurité sociale espagnol. Un montant de 440 € euros mensuels a été évoqué, mais à la différence du RSA, celui-ci serait versé sans aucune contrepartie.

Revenu de base, mais pas « universel »

Le revenu de base espagnol se révèlerait donc différent du revenu de base universel, impliquant des versements réguliers et sans conditions à chaque ménage. À l’exception de l’Iran, ayant instauré en 2011 un tel programme sous la forme de transferts d’argent mensuels sur des comptes familiaux individuels, la plupart des pays n’ont testé ce dernier que pour des groupes de personnes relativement restreints ou sur de courtes périodes.

S’étant étalé sur deux ans, l’essai le plus vaste a eu lieu en Finlande et a pris fin en février 2019. Au cours de cette période, 2 000 Finlandais sans emploi ont reçu un paiement mensuel forfaitaire de 560 euros. Si les chercheurs l’ayant supervisé ont constaté que les bénéficiaires étaient plus heureux et en meilleure santé, ceux-ci n’étaient cependant pas plus susceptibles de retrouver un emploi.

En France, le gouvernement planche depuis plus d’un an sur une fusion des minima sociaux au sein d’un revenu universel d’activité (RUA), dont les contours restent à l’heure actuelle particulièrement flous.

— Javier Badosa / Shutterstock.com
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