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L’utilisation d’une technologie prometteuse a permis de restaurer des fonctions moléculaires et cellulaires cruciales chez les porcs une heure après leur mort. Une telle inversion des lésions tissulaires dues à la perte d’oxygène pourrait potentiellement révolutionner la transplantation d’organes.

Réparer et préserver les organes post-mortem

Lorsque le cœur cesse de battre, l’apport d’oxygène et d’autres nutriments est interrompu et, en quelques minutes, la mort cellulaire et les lésions tissulaires commencent. Largement considéré comme irréversible, ce processus implique la dégradation rapide des organes, empêchant leur transplantation. Bien qu’il existe des méthodes pour les « sauver » individuellement, l’objectif ultime serait de rétablir la circulation dans tout le corps afin de pouvoir tous les préserver.

En 2019, des chercheurs avaient fait une percée dans ce sens, en démontrant que le dispositif BrainEx permettait de rétablir certaines fonctions cérébrales chez des porcs jusqu’à quatre heures après leur mort. Récemment décrite dans la revue Nature, sa déclinaison à grande échelle, baptisée OrganEx, est connectée au système circulatoire d’un animal et diffuse un fluide spécifiquement conçu pour compenser les déséquilibres métaboliques et électrolytiques se produisant après l’arrêt de la circulation sanguine.

Cette technologie émergente a été testée sur des porcs, et son efficacité comparée à celle d’un dispositif existant de restauration de la circulation ECMO. Les deux systèmes ont été utilisés sur des porcs morts depuis 60 minutes et ont diffusé leur fluide de restauration pendant une durée de six heures.

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Des effets spectaculaires

Le groupe ayant reçu le traitement OrganEx présentait un niveau d’intégrité tissulaire nettement plus élevé, ainsi que des taux de mort cellulaire, d’hémorragies et de gonflement des tissus nettement plus faibles. Mieux encore, certains processus moléculaires et cellulaires clés avaient été restaurés dans plusieurs organes (cœur, cerveau, foie et reins). « Au microscope, il était difficile de faire la différence entre un organe sain et un organe qui avait été traité avec la technologie OrganEx post-mortem », explique Zvonimir Vrselja, co-auteur de l’étude.

L’équipe note qu’aucune activité cérébrale électrique associée à une fonction cérébrale normale n’a été détectée au cours de la procédure, impliquant qu’aucun des porcs n’ait repris conscience. Selon elle, de telles expériences montrent que l’organisme des mammifères pourrait récupérer beaucoup mieux des interruptions du flux sanguin qu’on ne le pensait jusqu’alors.

Bien que l’approche doive encore être perfectionnée, OrganEx pourrait permettre de sauver davantage d’organes pour les transplantations, ce qui permettrait potentiellement de résoudre la pénurie mondiale, et conduire à de nouveaux traitements régénérateurs pour les personnes victimes de crise cardiaque ou d’AVC.

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