— Kirill Livshitskiy / Shutterstock.

La situation est grave pour les entrepreneurs et les employés. Bien que les mesures de confinement aient été prises pour limiter la propagation du coronavirus et bien qu’il soit indéniable qu’elles aient porté leurs fruits, il est tout aussi flagrant que cette crise sanitaire affecte chaque jour un peu plus tous les opérateurs économiques qui voient leurs affaires se figer ou pire, être menacées.

Avec le confinement, l’industrie du tourisme est quasiment paralysée

Food&Sens nous rapporte un reportage effectué par France Bleu dans la région Poitou-Charentes auprès des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Et le moins que l’on puisse dire est que l’inquiétude règne auprès de ces entrepreneurs qui craignent que le prolongement du confinement ne parvienne à avoir raison de leurs activités.

En effet, une étude effectuée par les Chambres de commerce et d’industrie, relayée par l’organisme Charentes-Tourisme, estime que 32 % des hôtels et restaurants des deux Charentes risquent la fermeture définitive à cause des répercussions économiques de la pandémie de coronavirus. Une situation « catastrophique » selon Charentes-Tourisme puisque le tourisme est le principal secteur économique en Charente-Maritime, avec près de 20.000 emplois et 1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires.

Avec le confinement, difficile pour les hôteliers et restaurateurs de garder la tête hors de l’eau et de payer leurs employés. La procédure pour le chômage partiel semble chaotique puisque, comme le rapporte l’organisation professionnelle UMIH en Charente-Maritime, « à peine 50 % des entreprises ont eu les codes leur permettant de demander l’indemnisation ».

Les emprunts, un problème de plus pour beaucoup de chefs d’entreprise

Devant cette situation compliquée, le gouvernement propose bien des emprunts garantis par l’État mais c’est un autre dilemme vu que non seulement les chefs d’entreprise devront les rembourser mais qu’en plus, la procédure est lente. L’UMIH indique d’ailleurs que jusqu’ici, aucune banque n’a encore versé de somme auprès des professionnels ayant opté pour cette option. Mais, à part cela, les grèves et le mouvement des Gilets jaunes ont également déjà fragilisé de nombreux commerces.

Pour le chef Frédéric Milan, qui dirige La Quincaillerie à Montendre, dans le sud de la Charente-Maritime, cette option est absolument à écarter car, comme il le confie, « c’est une charge supplémentaire que ne pourra pas absorber mon entreprise ».

Food&Sens rapporte également des cas encore plus critiques : « 30 % des entreprises n’ont pas obtenu l’accord de leur banque parce que leur situation n’était pas suffisamment bonne avant la crise ». Une situation effarante face à laquelle le médiateur de la Banque de France conseille aux chefs d’entreprise déboutés de leur requête de saisir le tribunal de commerce pour une procédure de sauvegarde.

Les assureurs comme dernier recours ?

La présidente de l’UMIH en Charente-Maritime, Stéphanie Leclerre, consciente du calvaire que vivent ces professionnels, conseille que la « seule solution » est la déclaration de « catastrophe naturelle sanitaire » auprès des assureurs. Selon elle, « c’est la seule chose qui va pouvoir faire que nos entreprises survivent » tout simplement parce qu’ainsi, les assureurs pourraient indemniser la perte d’exploitation.

Nicole Bonnefoy, sénatrice de Charente, a d’ailleurs adressé un courrier en ce sens au Premier ministre Édouard Philippe le lundi 30 mars 2020. Le gouvernement a créé un fonds de solidarité de 1 milliard d’euros pour les entreprises et auquel la Fédération française de l’assurance a versé 200 millions d’euros.

Les professionnels du tourisme espèrent vraiment qu’au moment des grandes vacances, les Français préfèreront rester en France plutôt que de partir à l’étranger.

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