Presse libre, droit de parole, liberté de penser, opinion publique, démocratie… Ces mots semblent être particulièrement attachés aux cultures européennes et américaines. Lorsque nos médias nous dévoilent le quotidien des journalistes étrangers et des populations de certains pays, nous avons l’impression d’être bien plus libres de nos convictions et pensées. Mais en est-il réellement ainsi ?

Avez-vous déjà remarqué que les médias de masse ont tendance à toujours parler des mêmes faits, quelle que soit la chaîne de TV, quelle que soit la station de radio et quel que soit le journal que vous lirez. Cela nous permet de nous rassurer, nous conforter ou encore, nous conduit à diaboliser certains actes ou faits.

EN POLITIQUE, LES SONDAGES ORIENTENT LES VOTES

L’opinion publique est aujourd’hui majoritairement fondée sur ce que les médias transpirent. En effet, ceux-ci fabriquent notre consentement. En d’autres termes, ils nous façonnent et nous guident vers une pensée, un achat, etc. A tel point que nous ne savons plus réellement avoir notre propre avis sur un fait et avons besoin d’un avis de masse pour nous orienter.

Cela s’observe principalement en politique lors des élections : les sondages orientent les votes, pendant que des affaires resurgissent de nulle part pour faire tomber ou au contraire encenser un candidat. Le temps de parole est peut-être égal à l’antenne mais la médiatisation de certains prétendants au titre est bien plus importante que pour d’autres. Et ce n’est pas nouveau.

 

LES JOURNALISTES : PREMIERS ACTEURS DE LA PENSÉE UNIQUE

En 1988, Noam Chomsky produit un reportage intitulé « La manufacture du consentement ». Il y explique que les journalistes travaillent au service d’une idéologie, parfois même sans s’en rendre compte. Si cette affirmation semblait sortir tout droit du conspirationnisme, force est de constater qu’elle est aujourd’hui vérifiée. David Pujadas l’a d’ailleurs affirmé, et ce n’est pas le seul.

 

LA PUBLICITÉ JOUE UN RÔLE PRÉPONDÉRANT DANS LA CONSOMMATION DE MASSE

Pour la consommation, cela est exactement similaire. Une publicité avec des couleurs attrayantes, des enfants et/ou des animaux vous aidera à avoir confiance en un produit, même si celui-ci est dangereux pour la santé et l’environnement. Le consommateur n’est plus maître de ses désirs et de ses besoins : les médias lui dictent son mode de vie.

LES ANNONCEURS ENTRETIENNENT LES MÉDIAS, CEUX-CI VENDENT LEURS PRODUITS AUX CONSOMMATEURS ET EN ÉCHANGE, LES MÉDIAS VENDENT LE CONSOMMATEUR AUX ANNONCEURS.

Quel que soit le gouvernement en place, le message divulgué reste inchangé. Dans ces conditions, peut-on toujours parler de démocratie ? L’Homme est-il si crédule pour faire confiance à un système plutôt qu’à des faits réels ?

MAIS COMMENT LES MÉDIAS OPÈRENT-ILS ? 

Ils utilisent cinq filtres imperceptibles à l’œil et à la conscience novice :

La propriété : les mass-médias appartiennent à des grands groupes, souvent méconnus du grand public. Ces mêmes grands groupes appartiennent à des institutions qui n’ont pour objectif que le profit. Le journaliste n’est finalement qu’un pion, servant aux intérêts des institutions.

Edward Snowden

La publicité : sans les annonceurs, les médias seraient déjà morts. Il est essentiel, afin de faire du profit, de marteler le consommateur par de la publicité. Les annonceurs courent après l’argent, l’argent ne s’obtient qu’en touchant un maximum de personnes et un maximum de personnes n’est touché qu’avec une grande audience. Pour faire simple, les médias vendent leurs produits aux consommateurs et en échange, les médias vendent le consommateur aux annonceurs.

La manœuvre : Un journaliste même indépendant ne pourrait pas faire ce qu’il voudrait car il existe une réelle complicité entre les médias et les institutions. Les lanceurs d’alerte sont parfois mis à pied, expulsés (Edward Snowden), etc. Le gouvernement, les grandes entreprises, etc. jouent le jeu des médias en les nourrissant d’informations. Le journaliste n’a même plus besoin de sortir de son bureau, les scoops lui arrivent directement. Mieux encore, des experts et des rapports officiels leur sont proposés pour étoffer leurs articles ou argumenter une interview. Quiconque souhaitant sortir de ce cadre se verra confronté à un manque de crédibilité.

LES LANCEURS D’ALERTE PEUVENT ÊTRE MIS À PIED, EXPULSÉS…

Les attaques : Lorsqu’une information dérange ou sort de la « normalité », le journaliste ou le groupe responsable est soumis à des pressions. Elles peuvent être de plusieurs natures : verbales, sources discréditées, informations fustigées, menaces de mort, de façon à détourner le sujet.

L’ennemi commun : aujourd’hui, cet ennemi est plus connu sous le nom de terrorisme, communisme, musulmans, immigrés… Ceux-ci soulèvent la colère et la peur commune pour mieux quadriller l’opinion.

Ces pratiques sont en constante évolution et se déploient sans cesse autour de nous. Pouvoir avoir du recul sur l’information servie, afin de forger sa propre opinion est devenu un exercice très complexe, et une sorte de révolution dérangeante.

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