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La Chine a réalisé une importante percée dans le domaine de la fusion nucléaire, en établissant un nouveau record de maintien du plasma à une température élevée à l’aide de l’un de ses trois réacteurs expérimentaux.

Le Graal des énergies propres

Présentée comme un véritable Graal pour un avenir énergétique neutre en carbone, la fusion nucléaire vise à recréer les réactions se produisant dans les entrailles de notre étoile, où une température et une pression extrêmes se combinent pour forcer la fusion d’atomes séparés en hélium, ce qui libère d’énormes quantités d’énergie.

Afin d’atteindre cet objectif, les scientifiques comptent sur des installations utilisant de puissants champs magnétiques pour générer et stabiliser un plasma ultra chaud. N’impliquant aucun combustible fossile (seuls du tritium et du deutérium, tous deux isotopes de l’hydrogène, sont nécessaires) et ne produisant aucun déchet dangereux, le processus implique également un risque de catastrophe environnementale nettement plus faible que la fission nucléaire.

Pour que la fusion nucléaire devienne « viable », avec des réacteurs produisant davantage d’énergie qu’ils n’en consomment, les gaz les alimentant devront atteindre une température d’au moins 150 millions de degrés pendant une période suffisante pour produire un effet d’emballement. Bien que le chemin s’annonce encore long, les « soleils artificiels » réalisent des progrès réguliers nous rapprochant petit à petit de cette source d’énergie quasi illimitée.

Un nouveau record du monde pour EAST

Il y a quelques jours, une expérience destinée à tester la capacité du tokamak supraconducteur expérimental avancé (EAST) à supporter des températures extrêmes sur de longues périodes lui a permis d’établir un nouveau record du monde. Le dispositif a réussi à maintenir son plasma à 70 millions de degrés Celsius (soit une température 2,6 fois plus élevée que celle régnant au cœur du Soleil) pendant 17 minutes et 36 secondes, franchissant ainsi la barre symbolique des 1 000 secondes.

L’an passé, le réacteur chinois avait déjà franchi une étape importante en conservant son plasma à 120 millions de degrés pendant 101 secondes, tandis que des chercheurs américains avaient réalisé une avancée historique dans la quête du seuil d’ignition (à partir duquel les réactions de fusion créeraient un plasma suffisamment chaud pour déclencher un cycle de réactions auto-entretenu).

L’équipe en charge de EAST est également impliquée dans le projet international ITER, dont le principal site, dans les Bouches-du-Rhône, accueillera le plus grand réacteur à fusion jamais construit.

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