— Air Kanlaya / Shutterstock.com

Une équipe de chercheurs australiens a récemment établi un nouveau record en matière de transfert de données à partir d’une seule source optique, en atteignant un débit faramineux de 44,2 térabits par seconde.

Un taux de transfert record

Récemment présenté dans la revue Nature Communications, cet incroyable exploit a été rendu possible grâce à l’utilisation d’un nouveau type de puce optique. Connu sous le nom de « micropeigne », ce dispositif remplace 80 lasers infrarouges individuels, dont chacun peut être utilisé comme un canal de communication distinct. Composée de chercheurs des universités de Monash, Swinburne et RMIT, l’équipe a testé cette technologie en s’appuyant sur un réseau de 76,6 kilomètres de fibres optiques, reliant deux campus universitaires australiens.

En lieu et place des électrons, les puces photoniques utilisent, comme leur nom l’indique, des photons, se déplaçant à la vitesse de la lumière et offrant par conséquent un transfert quasi instantané. Capable de fournir l’ensemble des longueurs d’onde, le micropeigne optique expérimental mis au point par les chercheurs australiens pourrait théoriquement prendre en charge les connexions haut débit simultanées d’1,8 million de foyers à Melbourne.

Sur une bande passante de 4 THz, le réseau a pu transmettre des données à une vitesse ébouriffante de 44,2 térabits par seconde. Sachant qu’à l’heure actuelle, la Fibre Google offre le débit « grand public » le plus élevé au monde avec seulement 1 gigabit par seconde (soit un taux de transfert 44 000 fois inférieur), tandis qu’ESnet, réseau scientifique spécialisé du ministère américain de l’Énergie, offre un débit maximum de 400 gigabits par seconde, restant réservé à des organisations comme la NASA.

Cliché de la puce optique utilisée par les chercheurs pour établir ce record. Ces derniers prévoient que de tels dispositifs soient mis à disposition des laboratoires de recherche d’ici deux à trois ans, et tablent sur une première utilisation commerciale dès 2025 – © D. Moss et al. / Nature Creative Commons

« Il s’agit d’une percée majeure »

« À long terme, nous espérons créer des puces photoniques intégrées qui pourraient permettre d’atteindre ce type de débit de données sur les liaisons par fibres optiques existantes à un coût minimal », déclare Arnan Mitchell, auteur principal de l’étude. « Dans un premier temps, celles-ci se révèleraient intéressantes pour les communications à très haut débit entre centres de données, et pourraient par la suite devenir suffisamment peu coûteuses à produire et compactes pour être proposées au grand public et déployées dans les villes du monde entier. »

Bien que la vitesse de transfert atteinte dépasse de loin tout besoin raisonnable du consommateur moyen actuel, les chercheurs ont estimé qu’elle pourrait à l’avenir permettre de faire face à l’insatiable accroissement de la demande mondiale en bande passante, mis en lumière par la pandémie de coronavirus et les mesures de confinement en découlant (télétravail, réseaux sociaux, streaming, objets connectés…) et contribuerait également à transformer une grande variété d’industries.

« Il s’agit d’une percée majeure, et il n’est évidemment pas seulement question de Netflix. De tels taux de transfert pourraient être utilisés pour les voitures particulières ou les transports futurs, ainsi que dans les secteurs de la médecine, de l’éducation, de la finance et du commerce électronique », conclut le chercheur David Moss, co-auteur de l’étude.

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