Des chercheurs ont dévoilé la reconstitution faciale de Shanidar Z, une femme néandertalienne inhumée dans une célèbre grotte du nord-est de l’Irak il y environ 75 000 ans.
Un important site néandertalien
Située dans le Kurdistan irakien, la grotte de Shanidar a été le théâtre de certaines des découvertes archéologiques les plus spectaculaires concernant les Néandertaliens. Depuis les années 1950, les restes d’au moins dix individus distincts y ont été mis au jour, battant en brèche l’idée que notre cousin disparu était une brute épaisse aux capacités cognitives très limitées.
Les archéologues ont notamment découvert que cinq corps avaient été placés derrière une énorme roche verticale, suggérant que l’endroit ait constitué un lieu de sépulture pendant plusieurs générations, tandis que d’importantes quantités de pollen trouvées sur l’un des squelettes ont amené certains chercheurs à émettre l’hypothèse que des fleurs avaient été déposées sur la dépouille de l’un des défunts.
Si des travaux publiés en septembre dernier, suggérant que le pollen trouvé dans la grotte aurait plus probablement été déposé par des abeilles fouisseuses, ont contribué à remettre en question l’idée de sépultures néandertaliennes fleuries, la mise en évidence de soins tout au long de la vie de l’un des individus, lourdement handicapé, indique qu’ils étaient des êtres sensibles et empathiques.
Meet Shanidar Z, a Neanderthal Woman Who Walked the Earth 75,000 Years Ago. https://t.co/6igLOVhcPs pic.twitter.com/gEucg7GNKN
— World History Encyclopedia (@whencyclopedia) May 7, 2024
Redonner un visage à Shanidar Z
Nommée Shanidar Z, la Néandertalienne dont le visage a été récemment reconstitué faisait partie des individus inhumés au pied du monolithe. Après avoir minutieusement excavé ses restes, l’équipe a réalisé une analyse dentaire, indiquant qu’elle était âgée d’une quarantaine d’années au moment de sa mort.
Les fragments de son crâne, probablement écrasé par la chute d’un bloc de pierre s’étant détaché du plafond de la grotte, ont ensuite été scannés et assemblés numériquement. Le modèle 3D obtenu a été imprimé, et des couches de tissus mous appliquées par des paléoartistes réputés.
« Les crânes des Néandertaliens et des humains sont très différents », explique Emma Pomeroy, de l’université de Cambridge. « Les premiers sont caractérisés par d’énormes arcades sourcilières, l’absence de menton, et un bourrelet sus-orbitaire qui se traduisait par des nez plus proéminents. Pourtant, notre reconstitution faciale montre que ces différences n’étaient pas si visibles. »
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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