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Onkalo : ce tombeau nucléaire géant qui restera scellé pendant 100 000 ans

Une fois remplis, ses tunnels seront scellés à l’aide d’une épaisse couche de béton, et les installations en surface détruites

Onkalo
— © kallerna / Wikimedia Commons

Située dans l‘ouest de la Finlande, l’île continentale d’Olkiluoto est connue pour abriter une centrale nucléaire et un gigantesque site de stockage souterrain des déchets radioactifs : Onkalo.

Les problématiques déchets radioactifs de haute activité

Globalement, 90 % des déchets nucléaires (incluant les vêtements et outils légèrement contaminés) sont classés comme de « faible activité », et 7 % d’activité moyenne (filtres usagés et certains composants de réacteurs). La fraction restante, dite de haute activité, est logiquement la plus problématique.

« Bien que leur quantité relative soit faible par rapport au volume total des déchets radioactifs produits par le secteur nucléaire, ils concentrent 99 % de la radioactivité », explique l’Agence pour l’énergie nucléaire. « En outre, il faut compter environ 10 000 ans pour qu’elle atteigne le niveau qui aurait été généré naturellement par le minerai d’origine. »

Si les solutions potentielles envisagées incluent des lancements spatiaux, leur stockage souterrain reste aujourd’hui l’approche la plus accessible, et c’est celle qui a été privilégiée à Olkiluoto.

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— INSAGO / Shutterstock.com

La construction d’Onkalo, qui sera à terme constitué d’une centaine de tunnels de 300 mètres de long, s’enfonçant à environ 450 mètres sous la surface, a débuté au début des années 2000. L’installation accueillera ses premières cargaisons de déchets nucléaires, qui seront placés dans des conteneurs en cuivre et en fonte soudés, dès l’année prochaine. Les opérations d’enfouissement devraient se poursuivre jusqu’à l’horizon 2120. Une fois remplis, ses tunnels seront scellés à l’aide d’une épaisse couche de béton, et les installations en surface détruites.

Les enjeux posés par un stockage à (très) long terme

Parmi les solutions envisagées pour avertir d’éventuelles civilisations postérieures à la nôtre de la dangerosité de telles zones, destinées à rester scellées pendant au moins une centaine de milliers d’années, les laboratoires nationaux américains Sandia avaient proposé une approche assez radicale en 1993, consistant essentiellement à rendre l’endroit aussi repoussant et désolé que possible.

« Une dalle massive de basalte noir ou de béton peint en noir renverrait l’image d’un immense néant », estimait leur rapport. « L’endroit semblerait au premier abord inhabitable et non cultivable, et il le serait, car sa noirceur absorberait le rayonnement solaire. »

Pour aller plus loin, découvrez le seul réacteur nucléaire naturel connu sur Terre, qui fonctionnait il y a environ 2 milliards d’années.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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