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L’un des plus grands fossiles de ptérosaures jamais découverts réécrit l’histoire de leur évolution

Ces reptiles volants auraient atteint des tailles importantes et des formes variées bien avant le Jurassique supérieur

Pterosaures
— Michael Rosskothen / Shutterstock.com

Les ptérosaures, ces reptiles volants emblématiques du passé de la Terre, continuent de surprendre les scientifiques. Une récente découverte en Écosse, sur l’île de Skye, a mis au jour un fossile remarquable qui bouleverse notre compréhension de leur évolution. Ce spécimen, appartenant à une espèce appelée Dearc sgiathanach, témoigne d’une diversité et d’une taille inattendues chez ces créatures bien avant la fin du Jurassique. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue BMC Ecology and Evolution.

Une découverte déterminante sur l’île de Skye

En 2017, Amelia Penny, une étudiante en doctorat, a repéré pour la première fois les mâchoires fossilisées de Dearc sgiathanach émergeant d’un rocher sur l’île de Skye, en Écosse. Après un travail acharné d’extraction du fossile vieux de 170 millions d’années – qui a nécessité des outils spéciaux pour faire face aux marées – l’équipe de recherche a transporté la découverte à l’université d’Édimbourg pour une analyse approfondie.

Le nom de l’espèce, Dearc sgiathanach (prononcé « jark ski-an-ach »), est un hommage au gaélique écossais, signifiant à la fois « reptile ailé » et « reptile de Skye ». Ce spécimen, aujourd’hui reconnu comme le plus grand ptérosaure du Jurassique connu à ce jour, possédait une envergure d’au moins 2,5 mètres. Fait fascinant, les scientifiques estiment qu’il était encore en pleine croissance lorsqu’il est mort, ce qui suggère qu’il aurait pu atteindre une taille encore plus impressionnante.

Une évolution plus rapide et diversifiée que prévu

L’étude de ses os parfaitement conservés a permis aux chercheurs de mieux comprendre comment ces créatures parvenaient à voler malgré leur taille. En examinant les anneaux de croissance dans ses os, ils ont découvert qu’il s’agissait d’un subadulte, n’ayant pas encore atteint sa taille adulte à sa mort. Cela suggère que les ptérosaures comme Dearc atteignaient des tailles impressionnantes bien plus tôt dans leur histoire que ce que les archives fossiles laissaient supposer.

Longtemps, les scientifiques pensaient que ces reptiles volants restaient relativement petits jusqu’à la fin du Jurassique et qu’ils n’avaient connu une explosion de leur taille qu’au Crétacé, parallèlement à l’apparition des oiseaux. Toutefois, cette découverte montre que des ptérosaures dotés d’ailes dépassant deux mètres existaient déjà durant le Jurassique moyen (il y a environ 174 à 161 millions d’années).

Des techniques comme la microtomographie aux rayons X ont permis de révéler des détails fascinants sur Dearc. Par exemple, des cicatrices laissées par des attaches musculaires sur son humérus indiquent des muscles pectoraux puissants, essentiels pour le vol. De plus, ses crocs serrés et pointus semblent adaptés pour attraper des proies comme des calmars dans l’océan.

Une fenêtre unique sur l’évolution des ptérosaures

Les scientifiques pensent que cette espèce témoigne d’une diversification importante des morphologies de ptérosaures entre le Jurassique inférieur et moyen. Cela ouvre la voie à la découverte d’autres spécimens bien préservés qui pourraient enrichir notre compréhension de cette période.

« Les ptérosaures étaient les premiers vertébrés à maîtriser le vol. Les plus grands spécimens du Crétacé, apparus près de 100 millions d’années après Dearc, atteignaient des tailles gigantesques », explique Natalia Jagielska, première autrice de l’étude. Elle ajoute que l’examen de Dearc permet de mieux comprendre comment ces reptiles volants ont évolué pour atteindre de telles dimensions.

Cette découverte s’inscrit dans un contexte plus large de révision de l’évolution des ptérosaures. Natalia Jagielska, qui poursuit désormais ses recherches à l’université de Hong Kong, espère approfondir l’étude des membranes de vol souples de ces reptiles volants. Ces membranes, cruciales pour leur capacité à voler, pourraient révéler encore plus d’informations sur leur comportement et leurs adaptations. Par ailleurs, un fossile unique de dinosaure éclaire l’un des plus grands mystères de l’Évolution.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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