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Découverte des plus anciennes roches de la Terre, vieilles de 4,16 milliards d’années

Il s’agit des seuls vestiges attestés de sa croûte primitive

Représentation d’une planète recouverte d’un océan de magma en fusion, semblable à ce que la Terre a pu être à ses débuts
Représentation d’une planète recouverte d’un océan de magma en fusion, semblable à ce que la Terre a pu être à ses débuts — © NASA / JPL-Caltech

Il y a plusieurs milliards d’années, du magma provenant du manteau s’est infiltré dans une faille de la croûte primitive de la Terre. Au cours des millénaires suivants, cette couche s’est ramollie et a migré à nouveau vers ses entrailles, à l’exception d’une minuscule portion, qui a récemment pu être datée avec précision.

De nouvelles datations

En 2008, Jonathan O’Neil, de l’université d’Ottawa, et ses collègues avaient estimé que les roches de cette section de la ceinture de Nuvvuagittuq, dans le nord du Québec, devaient avoir au moins 4 milliards d’années.

Ce qui en faisaient les plus anciennes connues, s’étant formées pendant l’éon hadéen, quelques centaines de millions d’années seulement après la planète elle-même.

Si les chercheurs s’appuient généralement sur les cristaux de zircon, dont les atomes d’uranium se transforment en plomb à un rythme prévisible, pour dater des roches, dans ce cas, ces exemples volcaniques n’en contenaient pas. Une approche alternative a permis aux auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science, d’estimer précisément leur âge.

Lorsque le samarium se désintègre, il produit différents isotopes de néodyme. En mesurant leurs concentrations, il est possible de déterminer précisément le temps s’étant écoulé depuis la cristallisation du magma.

L’un des échantillons datés — © Université d’Ottawa

Des témoignages géologiques uniques

En appliquant cette technique aux intrusions de la couche rocheuse précédemment examinée, étant par définition plus récentes que les strates les entourant, l’équipe d’O’Neil a constaté qu’elles s’étaient formées il y a 4,16 milliards d’années, en faisant les seuls vestiges attestés de la croûte primitive de notre planète.

« L’interprétation la plus évidente de ces données est qu’il s’agisse des roches les plus anciennes jamais datées », commente Jesse Reimink de l’université d’État de Pennsylvanie. Selon lui, il est fort probable que d’autres exemples encore plus précoces attendent d’être découverts.

Les futures analyses de ces témoignages hadéens pourraient contribuer à éclairer les débuts de la tectonique des plaques, ainsi que la composition des premiers océans terrestres, desquels a émergé la vie.

L’an passé, l’examen de roches anciennes avait révélé la cause d’une disparition massive, il y a un demi-milliard d’années.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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