Un chasseur espagnol meurt piqué par des frelons asiatiques. Une tragédie symptomatique d’une prolifération inquiétante. Pourquoi cette espèce attaque-t-elle ? Comment s’en prémunir ? Voici les réponses, pour tous ceux qui fréquentent forêts et campagnes.

Une attaque brutale en pleine chasse révèle le danger croissant des nids de frelons invisibles
Ce dimanche après‑midi, dans la commune de Cospeito (Galice, nord‑ouest de l’Espagne), un homme de 55 ans a perdu la vie alors qu’il participait à une partie de chasse aux perdrix. Selon le maire du village, l’homme se trouvait dans une zone boisée lorsqu’il aurait marché sur un nid de frelons asiatiques. Plusieurs témoins rapportent qu’il a subi des dizaines de piqûres, au visage, à la poitrine, aux bras.
Malgré l’intervention rapide des secours, des ambulances, et la mobilisation envisagée d’un hélicoptère, il n’a pu être réanimé. Tout s’est passé très vite, a regretté l’édile.
Ainsi, ce drame soulève une question majeure : pourquoi cette espèce invasive, Vespa velutina, représente-t-elle un tel danger pour les chasseurs, et plus largement pour toute personne se trouvant en zone boisée ou rurale ?
Une espèce introduite par erreur devenue une menace colonisatrice incontrôlable en quelques décennies
En effet, Vespa velutina, originaire d’Asie du Sud‑Est, a été introduite en Europe dans les années 2000, probablement en France via un envoi de poterie en provenance de Chine. Depuis, sa progression est aussi rapide qu’inquiétante.
Elle s’adapte facilement aux milieux boisés, semi-urbains ou agricoles, trouve peu de prédateurs et multiplie les colonies en un temps record. Chaque nid peut générer plusieurs centaines de reines prêtes à fonder de nouvelles colonies l’année suivante.
Par conséquent, des zones entières deviennent des territoires à risque pour les promeneurs, agriculteurs et chasseurs. Ce n’est plus une menace ponctuelle, mais un nouveau facteur à intégrer dans nos usages des espaces naturels.
Les signaux à reconnaître pour éviter une attaque et les gestes à adopter en cas de piqûres multiples
Pour aller plus loin, il faut comprendre que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le frelon asiatique n’est pas naturellement agressif envers l’humain. Il attaque uniquement lorsqu’il perçoit une menace directe pour sa colonie.
Le problème, c’est que cette perception peut être déclenchée très facilement : un pas trop proche, une branche heurtée, un sol piétiné. Le danger vient surtout du nombre : une attaque ne se fait jamais en solitaire. Une colonie peut mobiliser des dizaines d’individus en quelques secondes. Et si l’on ajoute à cela la sensibilité de certaines personnes aux piqûres, allergiques ou non, l’issue peut être dramatique.
C’est exactement ce qui semble s’être produit à Cospeito. En marchant involontairement sur un nid, le chasseur a provoqué une réaction en chaîne fatale. Dès lors, observer attentivement son environnement, porter des vêtements couvrants, et alerter les secours en cas de piqûres multiples sont autant de réflexes essentiels.
Une prévention collective indispensable pour enrayer un fléau aux conséquences parfois fatales
En définitive, cet accident tragique en Galice nous rappelle brutalement que l’invasion de l’Asian hornet est un danger bien réel, pas seulement pour les apiculteurs, mais pour toute personne évoluant dans des milieux naturels. Ce n’est pas tant une agression spontanée qu’un mauvais moment provoqué par la proximité d’un nid.
Le mot‑clé est donc la prévention. Pour les chasseurs, c’est une invitation à revoir sa préparation, sa vigilance, son équipement. Pour les gestionnaires, c’est un appel à renforcer les programmes de repérage, de destruction des nids et d’information. En somme, si nous combinons les efforts, nous pouvons réduire drastiquement ces drames.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Sciences, Animaux & Végétaux