Et si votre bananier attirait les frelons asiatiques ? Cette plante exotique, appréciée pour son feuillage tropical et ses grandes fleurs pourpres, séduit des centaines de frelons. Une surprise désagréable pour les jardiniers et apiculteurs.

Pourquoi les fleurs de bananier attirent-elles autant les frelons ?
D’abord, il faut savoir que les fleurs de bananier produisent du nectar en continu, souvent tout l’été. Pour un frelon asiatique, c’est un buffet permanent. Ainsi, ce nectar sucré les attire comme un aimant. À Château-du-Loir, par exemple, un habitant a compté 1 600 frelons piégés autour d’un seul bananier.
En outre, selon le Muséum national d’histoire naturelle, le frelon asiatique (Vespa velutina) est une espèce invasive arrivée en France en 2004. Depuis, il s’est répandu partout, menaçant les abeilles et perturbant la biodiversité. De plus, son goût prononcé pour le nectar du bananier intrigue les scientifiques. Ces derniers espèrent y trouver une piste pour créer des pièges plus efficaces et sélectifs.
Le bananier, une station-service pour insectes affamés
Dans un jardin ensoleillé, un bananier en fleur devient une véritable station-service pour les frelons. En effet, les ouvrières s’y relaient pour récolter le sucre vital à leur colonie. Ce ballet incessant impressionne, mais il inquiète aussi. Car une telle concentration de frelons près des maisons augmente le risque de piqûres. Les enfants et les animaux sont alors les plus exposés.
Pourtant, contrairement à une idée reçue, les frelons ne nichent pas dans le bananier. Ils y viennent seulement se nourrir. Détruire la plante ne sert donc à rien. En revanche, il vaut mieux apprendre à limiter les sources attractives et à cohabiter intelligemment avec ces insectes.
Quelles autres plantes attirent les frelons asiatiques ?
Par ailleurs, le bananier n’est pas seul à séduire ces insectes. Les frelons asiatiques raffolent aussi des fruitiers en fleurs comme les pommiers, poiriers ou figuiers. Ils apprécient également la vigne, la glycine et le lilas.
En somme, tout ce qui produit du sucre les attire. Toutefois, le cas du bananier reste unique. En effet, son fleuron terminal, la grande inflorescence pendante, libère du nectar sans arrêt. C’est ce flux continu qui provoque ces regroupements massifs observés dans l’ouest de la France.
De plus, les chercheurs du Muséum étudient actuellement la composition du nectar pour isoler la molécule la plus attirante. À terme, elle pourrait servir à créer des pièges sélectifs, bien plus efficaces que les modèles maison à base de bière ou de vin blanc.
Comment protéger son jardin sans nuire à la nature ?
Avant de sortir la tapette, il existe plusieurs gestes simples pour réduire la présence de frelons. Tout d’abord, il est conseillé de couper les fleurs du bananier dès leur apparition, surtout pendant les fortes chaleurs. Ensuite, il est possible de déplacer le foyer d’attraction en plaçant des pièges ciblés plus loin.
Par ailleurs, il vaut mieux éviter les appâts sucrés trop génériques, qui piègent aussi les abeilles. Enfin, si vous repérez un nid, prévenez la mairie : seuls des professionnels peuvent intervenir en sécurité.
En conclusion, le bananier, plante tropicale devenue tendance, n’est pas un ennemi. Il suffit simplement de le surveiller. En comprenant les mécanismes d’attraction du frelon asiatique, on pourrait bientôt transformer cette nuisance en atout pour la recherche. Peut-être même en outil de lutte naturelle contre cette espèce envahissante.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Sciences, Animaux & Végétaux