Récemment, des détecteurs de métaux ont permis de révéler un trésor exceptionnel sur l’île de Man, une petite île située en mer d’Irlande. Ce trésor, composé principalement de pièces en argent datant de l’époque viking, offre un aperçu de l’histoire économique et politique de la région. Selon les experts, cette collection témoigne de l’importance stratégique de l’île de Man au cœur des routes commerciales et maritimes des Vikings, et elle est désormais officiellement reconnue comme un trésor officiel.
Un trésor enfoui depuis un millénaire
Découvert en mai dernier par deux hommes, John Crowe et David O’Hare, lors d’une sortie de détection de métaux, ce trésor est composé de 36 pièces d’argent, dont certaines sont parfaitement intactes tandis que d’autres ont été partiellement endommagées au fil du temps. Après avoir été analysée par Rebecca Cubbon, coroner adjointe de l’île de Man, cette découverte a été officiellement qualifiée de « trésor » par Manx National Heritage, l’institution chargée de préserver le patrimoine naturel et culturel de l’île.
Selon Allison Fox, conservatrice en archéologie pour Manx National Heritage, cette découverte est particulièrement significative. « C’est une découverte merveilleuse qui nous aide à mieux comprendre l’économie complexe de l’âge des Vikings sur l’île de Man », a-t-elle déclaré.
Elle a également rappelé que l’île de Man possède une densité impressionnante de découvertes en argent datant de l’époque viking, dépassant même celles de grandes régions historiques telles que l’Angleterre, l’Irlande, l’Écosse et le pays de Galles.
L’île de Man, un carrefour historique viking
Située au centre de la mer d’Irlande, l’île de Man a longtemps été un lieu de prédilection pour les Vikings. Dès le IXe siècle, ces navigateurs nordiques ont commencé à explorer, piller, commercer, puis s’installer sur l’île. Au fil du temps, ils ont laissé une empreinte durable sur le paysage local, avec des tumulus, des vestiges d’établissements et divers objets provenant de cette période.
Ce trésor comprend des pièces frappées dans divers endroits d’Angleterre, ainsi que des pièces d’origine irlandaise. Pour en savoir plus sur l’origine et l’importance de cette collection, Kristin Bornholdt Collins, spécialiste des pièces de monnaie de l’ère viking, a analysé les artefacts. Elle a confirmé que la plupart des pièces datent de la période allant de l’an 1000 à 1065 de notre ère.
Certaines pièces proviennent de villes anglaises telles que York, Londres, Lincoln, Cambridge, Hastings, Ipswich et Exeter. Une partie importante du trésor a été frappée sous le règne d’Édouard le Confesseur, roi d’Angleterre de 1042 à 1066.
Un trésor composite d’une grande valeur historique
Selon Kristin Bornholdt Collins, ce trésor n’a probablement pas été rassemblé en une seule fois. Il semble que les pièces anglaises et irlandaises plus anciennes aient été regroupées dans un premier temps, puis que des pièces plus récentes, frappées sous le règne d’Édouard le Confesseur, aient été ajoutées ultérieurement.
Certaines pièces anglaises découvertes datent également du règne de Canute le Grand, le célèbre roi viking qui a réussi à unifier l’Angleterre, le Danemark et la Norvège sous son contrôle, formant ainsi l’Empire de la mer du Nord. Ce contexte montre à quel point l’économie et la politique de l’époque étaient interconnectées. Quant aux pièces irlandaises, elles proviennent de Dublin et sont ornées du profil de Sihtric Silkbeard, un roi viking de Dublin qui a établi l’un des premiers ateliers monétaires de la ville et a joué un rôle clé lors de la célèbre bataille de Clontarf en 1014. Il est probable que ce trésor ait été abandonné vers 1070 de notre ère.
Pour Kristin Bornholdt Collins, ce trésor est comparable à un portefeuille moderne contenant une variété de pièces de monnaie et de billets provenant de différents pays, que l’on pourrait retrouver dans les affaires d’un voyageur. Elle explique que la diversité des pièces, tant en matière de provenance que de période, constitue une source unique d’information sur l’économie de l’époque. Grâce à cette découverte, il est possible d’étudier en détail les différentes techniques de frappe et d’observer les interactions entre les diverses cultures de l’ère viking. Par ailleurs, des archéologues découvrent cinq maisons longues vikings en Norvège.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: smithsonian mag
Étiquettes: vikings
Catégories: Histoire, Actualités