Ching Shih

Si le récit de Ching Shih nous apprend quelque chose, c’est que dans la vie, il faut savoir saisir les opportunités qui s’offrent à nous. Shih Yang vit le jour aux alentours de 1775. D’abord prostituée cantonaise, elle se fit capturer par le pirate Cheng I avant de succomber à son charme irrésistible et de l’épouser en 1801. Ils adoptèrent ensemble un fils, Zhang Pao Tsai. En 1807, Cheng I mourut en pleine tempête.

C’est lors de cette année charnière que l’histoire de Ching Shih commence véritablement. Surnommée Cheng I Sao – à traduire par « la femme de Cheng » – elle parvint, grâce à sa ruse et son intelligence, à prendre le contrôle de la flotte de son défunt mari. Puis elle promut son fils adoptif au rang de lieutenant. Et, pour assoir davantage son pouvoir, Ching Shih entretint carrément une liaison amoureuse avec lui ! Les Targaryens n’ont rien inventé…

Cruelle pirate, Ching Shih dirigeait son équipage d’une main de fer : désobéir à l’un de ses ordres entrainait systématiquement la mort, les relations sexuelles avec une prisonnière (même consentante) étaient sanctionnées par la peine capitale et toute désertion était punie d’une oreille coupée. Si le gouvernement désirait ardemment voir la tête de Ching Shih au bout d’une pique, la plus grande menace à son hégémonie demeurait O-po-tae, son rival pirate souvent considéré comme le deuxième plus grand pirate d’Asie. Il réussit à ce que la flotte de madame à battre en retraite. Trop effrayé à l’idée de subir son courroux, O-po-tae demanda une amnistie au gouvernement en vue de diriger leurs efforts vers une seule et même cible commune : Ching Shih. Toute la flotte de la région concentra ainsi sa puissance de feu sur la mythique femme pirate. Mais en 1810, elle obtint elle aussi une amnistie de la part du gouvernement. Elle passa la fin de sa vie au gouvernement, tout en dirigeant une maison close et un cercle de jeu à Guangzhou jusqu’à sa mort, en 1844.

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