
Faisant actuellement l’objet d’essais cliniques, un patch constitué de cellules cultivées en laboratoire a contribué à rétablir la fonction cardiaque de singes souffrant d’insuffisance sévère.
Pansements cardiaques
Après un infarctus, le cœur répare les dommages en produisant du tissu cicatriciel, qui maintient sa structure intacte mais altère son fonctionnement. Au fil du temps, cela peut entraîner toutes sortes de problèmes, allant de nouvelles crises cardiaques à une éventuelle insuffisance, fatale en l’absence d’une intervention drastique telle qu’une transplantation.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature, Wolfram-Hubertus Zimmermann, de l’université de Göttingen, et ses collègues ont généré des cellules de muscle cardiaque et de tissu conjonctif à partir de cellules souches pluripotentes, capables de se différencier en n’importe quel type de cellule. Celles-ci ont ensuite été cultivées dans un moule d’hydrogel pendant 28 jours pour créer un « pansement » carré de 4 centimètres de côté, se contractant comme un tissu cardiaque sain.
Les patchs ont ensuite été placés sur une zone endommagée et cicatrisée du cœur de six singes souffrant d’insuffisance cardiaque chronique. La moitié de la cohorte en a reçu deux, et la seconde cinq.
A patch of lab-grown muscle boosted heart function in monkeys with cardiovascular disease and is now being tested in humans. https://t.co/Do6MvHybQC
— New Scientist (@newscientist) January 29, 2025
Au bout de six mois, une augmentation moyenne de 7 % de la quantité de sang pompée à chaque battement a été observée chez les primates ayant reçu cinq patchs. Les deux patchs ont essentiellement permis de maintenir la fonction cardiaque des singes, qui a décliné de 2,5 % chez le groupe de contrôle.
Combler un fossé thérapeutique
Ces résultats prometteurs suggèrent que de tels dispositifs pourraient s’ajouter à la liste restreinte d’options permettant de traiter efficacement l’insuffisance cardiaque.
« Chaque année, 300 greffes de cœur sont réalisées et 1 000 pompes cardiaques implantées en Allemagne, quand le nombre d’insuffisants cardiaques est estimé à environ 200 000 », explique Zimmermann. « Ce patch, ne reposant pas sur la transplantation d’organes, pourrait contribuer à combler ce gouffre thérapeutique. »
Selon le chercheur, les résultats préliminaires des premiers essais cliniques, impliquant 15 patients, montrent que les cellules du patch survivent et s’intègrent au tissu cardiaque des sujets sans effets secondaires.
Début 2024, des antibiotiques courants avaient été utilisés pour régénérer des cellules cardiaques.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: coeur, crise cardiaque
Catégories: Actualités, Santé