antibiotiques cellules cardiaques
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Une série d’expériences a montré que la combinaison de deux antibiotiques largement utilisés permettait de régénérer des cellules cardiaques de porc, suggérant qu’une telle approche pourrait être utilisée pour traiter l’insuffisance cardiaque chez l’Homme.

Cibler deux protéines pour réparer les tissus cardiaques endommagés

L’insuffisance cardiaque survient lorsque le cœur est incapable de pomper suffisamment de sang pour répondre aux besoins de l’organisme. Elle apparaît généralement après une crise cardiaque, qui endommage et affaiblit de manière permanente le muscle cardiaque. En dehors d’un cœur artificiel ou d’une transplantation, les traitements de l’insuffisance cardiaque ne peuvent que ralentir sa progression, et non « réparer » les tissus endommagés.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Cardiovascular Research, Hesham Sadek, de l’École médicale du Sud-Ouest de l’université du Texas, et ses collègues ont cherché à savoir si certains médicaments déjà disponibles pouvaient réellement régénérer les cellules cardiaques.

À l’aide d’un logiciel de découverte de médicaments, l’équipe a passé au crible l’ensemble des composés approuvés par l’Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). Ce, afin d’explorer leur capacité à se lier à deux protéines (Meis1 et Hoxb13) qui, selon des recherches antérieures, empêchent les cellules du muscle cardiaque de se diviser et de se régénérer.

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Des résultats prometteurs

Au total, les auteurs de la nouvelle étude ont identifié neuf médicaments ayant une activité potentielle contre ces protéines. Des expériences sur des cellules musculaires cardiaques de rats cultivées en laboratoire ont montré que la paromomycine et la néomycine (deux antibiotiques courants respectivement utilisés pour traiter les infections parasitaires intestinales et les plaies infectieuses) stimulaient leur division.

Les chercheurs ont ensuite administré les deux composés par voie intraveineuse à sept porcs dont le cœur était endommagé, tandis qu’un nombre égal d’animaux présentant des lésions cardiaques a reçu des perfusions sans antibiotiques. Après cinq semaines de traitement quotidien, les niveaux de cicatrisation (durcissant le muscle cardiaque et perturbant son fonctionnement) de leurs coeurs ainsi que leur capacité à pomper le sang ont été mesurés.

En moyenne, la quantité de tissu cicatriciel s’avérait deux fois plus faible chez les porcs traités, et leur capacité à pomper le sang significativement meilleure. Une analyse plus poussée a également révélé chez les premiers une multiplication par 25 d’un marqueur biologique de division cellulaire. « Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que la combinaison d’antibiotiques régénère les cellules cardiaques », conclut Sadek.

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