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Un rein de rat congelé transplanté avec succès, une première mondiale

Cela pourrait changer la donne pour de nombreuses personnes en attente de transplantation d'organe

geffe rein rat
© Rebecca Slater

Dans une avancée très importante dans le domaine de la médecine de la greffe, des chercheurs ont réussi pour la toute première fois à décongeler, puis à transplanter un rein chez un rat. Tout le processus a été un succès, et cela pourrait changer la donne pour de nombreux patients en attente d’une transplantation d’organe.

Les défis de la conservation des organes destinés à la transplantation

Dans le domaine de la médecine de la greffe, l’un des principaux problèmes concerne la conservation des organes destinés à la transplantation. En effet, les organes qui se prêtent à la transplantation disposent d’une fenêtre de temps très limitée pendant laquelle ils peuvent être conservés à l’extérieur du corps avant de devenir inutilisables. Ce temps de conservation varie selon les organes, mais cela va généralement de quelques heures à environ 24 à 48 heures. En plus du temps très limité, il faut également que l’organe soit stocké dans un environnement contrôlé pour maintenir sa viabilité et sa fonctionnalité.

Face à ces contraintes, même avec les excellentes techniques de conservation actuelles, la durée de conservation des organes destinés à la transplantation n’est souvent pas suffisante pour répondre à la demande d’organes. Une nouvelle avancée réalisée par les chercheurs de l’université du Minnesota pourrait cependant changer la donne. Dans une première mondiale, ils ont réussi à transplanter avec succès un organe décongelé qui avait été congelé pendant 100 jours. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Nature Communications.

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— MAD.vertise / Shutterstock.com

De nouvelles méthodes pour congeler et décongeler des organes à transplanter

Notons que s’il existe effectivement des méthodes de cryoconservation à long terme d’organes, c’est surtout le processus de décongélation qui pose problème. En effet, on peut utiliser par exemple la vitrification – un processus consistant à conserver l’organe avec des produits chimiques cryoprotecteurs et à le refroidir suffisamment rapidement pour que des cristaux de glace ne se forment pas – pour la conservation de l’organe. Cependant, il n’existe pas de processus pour ramener l’organe à la température du corps sans corrompre son intégrité.

Pour surmonter ce problème, les chercheurs ont développé un nouveau processus de nanoréchauffement qui permet de réchauffer l’organe rapidement et uniformément de l’intérieur plutôt qu’à sa surface. Cela a été possible en infusant de minuscules particules de fer dans tout l’organe avant qu’il ne soit congelé en l’exposant à de la vapeur d’azote liquide. Au moment de la décongélation, l’organe doit être placé dans un champ magnétique qui le fait tourner rapidement, générant de la chaleur de l’intérieur et décongelant uniformément tout l’organe.

Leur expérience a démontré qu’il s’agit d’une méthode efficace pour réchauffer un organe cryogénisé sans l’abîmer, dans la mesure où le rein décongelé a été transplanté avec succès chez un rat. « C’est un processus très compliqué. Nous n’étions pas surpris que cela fonctionne, mais nous n’allions pas être surpris si cela ne fonctionnait pas. Je suis très fier de notre équipe », a déclaré Michael Etheridge, auteur principal de l’étude, dans un communiqué. La question est maintenant de savoir si ce processus peut être utilisé avec des organes humains.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: ZME Science

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