Les greffes de cerveau seront-elles un jour possibles ?

La transplantation a fait de grands progrès en science et en médecine, avec un grand nombre d’organes transplantables. Tous les organes peuvent aujourd’hui être transplantés, à l’exception du cerveau. Les greffes de cerveau ne sont pas possibles aujourd’hui et il est peu probable qu’elles le soient dans un avenir proche.

Les défis de la transplantation de tête humaine

Une fois qu’un donneur approprié a été trouvé, la connexion du nouveau cerveau à la moelle épinière est l’un des plus grands défis de la transplantation de tête humaine. Alors que le succès de la plupart des greffes dépend de la connexion correcte des artères sanguines, la situation de la moelle épinière est plus complexe. Elle est responsable de la façon dont le corps bouge et dont les informations sont envoyées et reçues par le cerveau grâce à un réseau de cellules nerveuses. La moindre erreur chirurgicale peut avoir des conséquences irréparables et les lésions graves de la moelle épinière durent généralement toute la vie.

En outre, le manque d’oxygène peut entraîner la mort des cellules cérébrales dans les cinq minutes qui suivent la transplantation, selon l’Institut national des troubles neurologiques et des accidents vasculaires cérébraux des États-Unis. La douleur chronique causée par la lésion de la moelle épinière est un autre problème difficile à gérer. Les arguments éthiques concernant l’identité des receveurs de greffe ne font qu’exacerber la situation. Par conséquent, cette transplantation n’est pas possible à l’heure actuelle.

Heureusement, il existe des méthodes plus pratiques et plus réalistes pour traiter les lésions cérébrales, comme le remplacement cellulaire. Il s’agit de remplacer des cellules ou des tissus endommagés pour traiter une maladie sans qu’il soit nécessaire de procéder à une transplantation complète du cerveau. La transplantation de tête humaine reste une perspective lointaine en raison des risques élevés et des nombreux défis techniques et éthiques qu’elle implique.

Les tentatives de transplantation de tête : des échecs répétitifs et des obstacles éthiques

Les tentatives de transplantation de têtes d’animaux ont échoué, les sujets meurent en peu de temps ou ne vivent que quelques mois. Des études menées par les scientifiques Alexis Carrel et Charles Guthrie ont inclus des transplantations de têtes d’animaux, notamment en 1908 lorsqu’ils ont remplacé la tête d’un chien par celle d’un autre chien, mais elles ont échoué. En 1954, le Dr Vladimir Demikhov a également transplanté des crânes de chiens sur d’autres chiens, mais sans succès. De même, le neurochirurgien Robert White a réalisé des greffes de tête sur des singes, mais ceux-ci sont restés tétraplégiques et n’ont pas vécu longtemps.

Malgré les progrès de la médecine, il est difficile d’enlever une tête humaine et de la rattacher à la moelle épinière. Le risque de mortalité est trop élevé et des organisations telles que le Comité éthico-juridique de l’Association européenne des sociétés de neurochirurgie (EANS) considèrent que ce n’est pas éthique.

Malgré ces obstacles, les tentatives de transplantation de têtes animales ont apporté d’importantes contributions à la médecine, notamment en ce qui concerne le rattachement de vaisseaux sanguins, le rattachement de membres et la transplantation d’organes. Cependant, la transplantation de tête reste controversée et aucun essai sur l’Homme n’a été tenté.