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L’Organisation mondiale de la santé mise à genoux par le retrait des États-Unis

Avec cette décision politique, le président américain met en péril la vie de millions de personnes

— Hector Christiaen / Shutterstock.com

Alors que la pandémie de coronavirus continue de faire des ravages aux États-Unis avec 106 990 décès, Donald Trump a véritablement mis à exécution sa menace de couper les ponts avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En rompant ainsi avec l’organisation des Nations unies, le président américain la prive de ses maigres finances et menace considérablement des programmes de santé dans les pays les plus pauvres.

L’Organisation mondiale de la santé privée de ses maigres finances

C’est officiel. Le président américain Donald Trump a bel et bien mis à exécution sa menace en rompant avec l’agence des Nations unies. Il avait d’ailleurs déjà suspendu la contribution du pays à l’OMS qu’il accuse de sympathie envers Pékin

En rompant ainsi avec l’OMS, Donald Trump la prive de ses maigres finances et menace considérablement des programmes de santé dans les pays les plus pauvres. Le pays va donc “rediriger ces fonds vers d’autres besoins de santé publique urgents et mondiaux qui le méritent”, comme l’a rapporté le président.

L’OMS possède effectivement un faible budget, “le budget d’un hôpital de taille moyenne dans un pays développé”, a d’ailleurs affirmé Tedros Adhanom Ghebreyesus, son directeur général. Elle possède en moyenne 2,8 milliards de dollars par an. Ses différentes actions sont permises grâce à des crédits accordés par ses États membres ainsi que par des dons privés.

Par ailleurs, les États-Unis sont le premier prêteur de fonds : un tiers des contributions américaines co-finance les opérations de lutte contre les urgences sanitaires et le reste est consacré aux programmes d’éradication de la poliomyélite, à l’amélioration des accès aux soins ainsi qu’à la prévention et la lutte contre les épidémies.

Une annonce “folle et terrifiante”

Alors que les États-Unis sont le pays le plus drastiquement touché par la pandémie de Covid-19, la décision de Donald Trump provoque l’indignation, notamment de la part des scientifiques. Il s’agit d’une annonce “folle et terrifiante”, a notamment déploré le rédacteur en chef de la revue médicale britannique The Lancet, Richard Horton. “Le gouvernement américain joue au voyou en pleine urgence humanitaire”, a-t-il ajouté. 

« Folle et terrifiante à la fois. Le gouvernement américain joue au voyou en pleine urgence humanitaire. Tous les dirigeants doivent appeler à une solidarité internationale renouvelée à l’appui de la coopération multilatérale. Et nous devons apporter un soutien indéfectible à l’OMS. »

Face à cette situation dramatique, l’OMS a appelé ses membres à urgemment compenser cet abandon américain. La Chine a ainsi annoncé qu’elle soutiendrait coûte que coûte l’organisation, tout en accusant Washington de “se soustraire à ses obligations”. Au début du mois de mai, Pékin a déjà promis de lui verser jusqu’à 1,1 milliard de dollars. Puis, le 18 mai dernier, Xi Jinping, le président chinois, a promis à son tour deux milliards de dollars.

La participation et le soutien de tous sont nécessaires et indispensables”

Quelques jours avant l’annonce de cette décision, l’OMS avait pris l’initiative de mettre en place une fondation afin de recueillir des fonds privés et de citoyens à travers le monde. Tedros Adhanom Ghebreyesus a également expliqué vouloir remplacer les États-Unis par cette fondation en question. Un projet qui n’a toutefois “rien à voir avec les récents problèmes de financement”. Une fondation qui “acceptera les contributions du grand public, d’importants bailleurs de fonds privés, d’entreprises partenaires et de partenaires de confiance.

La décision de Donald Trump constitue “un sérieux revers pour la santé mondiale. L’Union européenne doit s’engager plus financièrement pour soutenir l’OMS”, a ajouté Jens Spahn, ministre allemand de la Santé. Puis, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’Union européenne, ont incité le 30 mai dernier les États-Unis “à reconsidérer leur décision annoncée de rompre avec l’OMS. L’OMS doit continuer à être en mesure de diriger la réponse internationale aux pandémies, actuelles et futures. Pour cela, la participation et le soutien de tous sont nécessaires et indispensables.”

Par Cécile Breton, le

Source: Liberation

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