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— © Josep Renalias / Wikimedia Commons

Les récentes fouilles archéologiques réalisées lors de la restauration du cloître gothique du monastère royal de Santes Creus en Catalogne ont révélé une trouvaille surprenante : huit squelettes intacts datant des XIIIe et XIVe siècles, appartenant à la noblesse catalane médiévale. Cette découverte, qualifiée d’extraordinaire, a émergé de sarcophages préservés, malgré les indications historiques suggérant que ces tombes avaient été précédemment profanées.

Découverte inattendue

Les travaux de restauration du monastère royal de Santes Creus comprenaient l’imperméabilisation du toit et la remise en état des célèbres tombes du monastère. Au cours de ces travaux, six sarcophages en pierre ont été découverts dans l’un des murs. Le cloître est la principale attraction de cette zone et abrite les grands cercueils de pierre ornés qui ont servi de sépulture à de nombreuses familles nobles dans les années 1300.

Le département de la Culture de la Catalogne, la fondation La Caixa et des chercheurs impliqués ont révélé dans un communiqué la remarquable découverte faite lors de la restauration en cours du cloître gothique du monastère royal de Santes Creus. Sur la base des archives disponibles, les chercheurs ont supposé que les tombes avaient déjà été pillées avant d’être ouvertes. 

Selon l’archéologue Josep Maria Vila, il ne devrait pas y avoir de restes humains en si bon état à l’intérieur des sarcophages, car ils auraient été pillés. Cependant, les sépultures découvertes étaient dans un état de conservation remarquable. Le reste des sarcophages n’avait pas été ouvert depuis l’inhumation du premier défunt, à l’exception d’une tombe plus récente où les restes ont été prélevés. De ce fait, ils ont été conservés complets et sans dégradation. 

Les nobles de Catalogne

Les rois ont été inhumés à Santes Creus à la suite de la transformation du monastère en « panthéon de la royauté catalane » par le roi Jacques II (également connu sous le nom de Jacques le Juste ou Jacques d’Aragon) et sa seconde épouse Blanca d’Anjou, selon un communiqué de presse du ministère catalan de la Culture. Jacques a porté plusieurs titres de 1291 à 1327, dont ceux de comte de Barcelone, de roi d’Aragon et de Valence.

Les six sarcophages sont tous très similaires en matière de style. D’après l’héraldique représentée sur la décoration frontale et le couvercle des sarcophages, ils sont associés aux familles Cervelló, Cervera, Queralt, Puigvert, Montcada et Cervera à nouveau. Ces familles faisaient partie de la moyenne et haute noblesse catalane et étaient actives aux XIIIe et XIVe siècles.

Des échantillons de textiles et de tissus humains ont été prélevés dans les tombes. L’analyse de ces échantillons devrait permettre d’obtenir des informations importantes sur l’identité des personnes, leurs habitudes alimentaires, leurs maladies, leurs conditions de vie, leurs coutumes funéraires et d’autres aspects de leur existence.

Le monastère royal de Santes Creus

Le monastère royal de Santes Creus, un monastère cistercien du XIIe siècle situé dans la province espagnole de Tarragone, revêt une importance historique et architecturale considérable. Tout a commencé en 1160, lorsqu’un groupe de moines de l’abbaye française de La Grande Selva a reçu en cadeau une propriété des lignées Montcada et Cervelló, encouragés par le comte Ramon Berenguer IV. 

Le monastère a prospéré grâce à son approvisionnement en eau abondant, à ses vastes terrains et à sa situation pittoresque, niché sur les rives de la rivière Gaià et entouré d’une riche végétation. Construit autour d’une église déjà existante, il est devenu l’une des institutions les plus importantes et les plus puissantes de la Couronne d’Aragon avant d’être abandonné en 1835.

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