Il y a 3 000 à 5 000 ans, des bergers préhistoriques de Catalogne décoraient les murs d’une grotte de gravures rupestres. Parmi elles, des chercheurs ont trouvé une représentation d’une divinité aux yeux énormes et au large sourire. Explications.

Des gravures rupestres

Au total, les spécialistes de l’Institut catalan de paléoécologie humaine et d’évolution sociale (IPHES) ont découvert plus de 100 gravures représentées sur une partie de mur mesurant 8 mètres de long. Elles se trouvent dans une grotte locale appelée Cova de la Vila.

Dans un communiqué, l’institut décrit les gravures comme « exceptionnelles tant par leur unicité que par leur excellent état de conservation ». Antonio Rodríguez-Hidalgo, l’un des chercheurs, a ajouté qu’il « n’y a pas de peintures, seulement des gravures. Alors que certaines de ces gravures semblent avoir été réalisées à l’aide d’éclats de pierre aiguisés ou de pointes en os, d’autres n’ont été gravées qu’avec le bout des doigts des artistes. »

Le spécialiste ajoutant : « Les premiers millimètres de la surface de la roche sont mous, ce qui a permis aux gens de graver directement ces figures avec leurs doigts. En fait, cela pose un problème en matière de conservation, car même aujourd’hui, si vous posiez vos mains sur le mur, vos empreintes digitales resteraient à la surface. »

grotte
Image d’illustration — Fabio Lamanna / Shutterstock.com

Un personnage central intrigant

Ces gravures représentent notamment des formes zoomorphes, comme des bovins ou des chevaux, et des dessins plutôt abstraits qui pourraient représenter « des huttes ou d’autres habitations. Enfin, la couche supérieure semble représenter le ciel et contient des représentations schématiques ‘d’étoiles ou de soleils' », a détaillé Antonio Rodríguez-Hidalgo.

Parmi toutes ces gravures, « un personnage central se distingue parce qu’il est beaucoup plus grand que les autres figures et rappelle un symbole assez courant de la fin de la Préhistoire – à l’âge du cuivre ou au début de l’âge du bronze, dans la péninsule ibérique, connue sous le nom d’idolo oculado. Cette figure peut représenter une sorte de divinité et est remarquable parce qu’elle a (…) un grand sourire ou une barbe et des yeux énormes. »

Antonio Rodríguez-Hidalgo précisant : « La présence de cette figure centrale place le site dans une période précise de la Préhistoire, entre la fin du Néolithique et le début de l’âge du bronze. Dans le contexte de la péninsule ibérique, cela équivaut à il y a entre trois et cinq millénaires. »

À l’heure actuelle, la signification et la fonction de ces gravures anciennes restent inconnues, bien que de nombreuses théories aient été proposées. « C’est quelque chose de très humain, que nous avons probablement fait tout au long de notre histoire », a conclu le chercheur.

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