L’analyse de plus d’une centaine de boules de pierre, vieilles de plus d’un milliard d’années, a révélé que celles-ci avaient été délibérément taillées en sphères. Pour l’heure, leur fonction reste obscure.
Sphéroïdes préhistoriques
Faisant partie d’un assortiment de quelque 600 spécimens taillés dans le silex, le basalte et le calcaire, ces intrigants « sphéroïdes » avaient été initialement mis au jour en 1993 à Ubeidiya, un site archéologique localisé dans le nord de l’actuel Israël et exploré depuis 1959, connu pour abriter des milliers d’outils en pierre ainsi que quelques ossements humains. L’analyse de ces derniers suggérant que l’endroit ait été fréquenté par certaines des premières communautés d’Homo erectus à avoir quitté l’Afrique.
Constituant sans doute les artefacts les plus énigmatiques y ayant été découverts, les boules de pierre s’avèrent similaires à celles trouvées sur de nombreux autres sites occupés par nos ancêtres il y a 1,8 million d’années environ.
Au fil des années, il avait été suggéré qu’elles aient constitué un sous-produit involontaire de la taille d’autres outils en pierre, ou été utilisées comme marteaux (expliquant leur forme sphérique) plutôt que délibérément façonnées.
Pour vérifier cette hypothèse, Antoine Muller, de l’université hébraïque de Jérusalem et ses collègues ont analysé 150 sphéroïdes de calcaire provenant d’Ubeidiya. Grâce à des techniques d’imagerie avancée, l’équipe a été en mesure de déterminer précisément la séquence de frappes ayant permis de créer ces boules d’environ 8 centimètres de diamètre, soit à peu près la taille d’une balle de base-ball.
Des créations délibérées
Publiés dans la revue Royal Society Open Science, leurs travaux concluent que la fabrication de ces sphéroïdes avait nécessité un niveau de compétence et de planification similaire à celui des haches à main, et qu’il ne s’agissait pas, par extension, de créations accidentelles.
« Il est clair que les individus en étant à l’origine ont redoublé d’efforts pour leur donner cette forme particulière », commente Andrew Wilson, chercheur à l’université Leeds Beckett ayant démontré en 2016 que la forme et le poids de tels artefacts s’avéraient parfaitement adaptés au lancer.
Selon lui, la technique de taille employée renforce l’idée qu’il s’agissait de projectiles préhistoriques, qui auraient avantageusement complété l’arsenal de chasse des groupes d’humains précoces.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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