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Un lien existerait entre un vieillissement accéléré et le fait de marcher lentement

Les premiers signes seraient visibles dès la quarantaine selon cette étude

— Jo Panuwat D /Shutterstock.com

Savez-vous ce qu’est l’étude de Dunedin ? Il s’agit de l’étude la plus longue jamais réalisée sur la population occidentale. Plus précisément, cette étude, qui débuta en 1972, avait pour objet d’observer et de suivre la croissance et le développement de 1.037 enfants de 3 ans nés entre le mois d’avril 1972 et mars 1973.

Cette expérience longitudinale et multidisciplinaire étudie plusieurs aspects : la santé physique, psychique, la vie sociale et professionnelle de ce groupe d’enfants depuis leur naissance jusqu’à présent. Réalisée depuis presque cinquante ans, cette étude a déjà fait paraitre plusieurs publications et a même fait l’objet d’un documentaire réalisé en 2015 par Paul Casserly et qui s’intitule « Qui sommes-nous ? La grande expérience ».

Si cette grande expérience s’est déjà penchée sur plusieurs sujets comme la délinquance juvénile, les effets de la télévision sur les résultats scolaires, le lien entre le manque de sommeil et l’obésité, etc., elle met à présent au jour un fait nouveau. En effet, il semblerait que notre vitesse de marche et notre rythme de vieillissement soient liés.

La manière dont nous marchons affecterait nos fonctions physiques et cognitives

D’après les résultats de recherche publiés récemment dans la revue JAMA Network et relayés le mardi 15 octobre 2019 par Trust My Science, la vitesse à laquelle nous marchons quand on arrive à la mi-quarantaine atteste de notre rythme de vieillissement et du déclin de nos fonctions cognitives.

Line J.H. Rasmussen, chercheuse en biomédecine à l’université Duke, a déclaré que « ce qui est vraiment frappant, c’est que l’étude concerne des personnes âgées de 45 ans et non des patients gériatriques qui sont généralement évalués avec de telles mesures ».

Une marche lente atteste d’un vieillissement cognitif et physique rapide

Des 1.037 participants de départ de l’étude de Dunedin, il n’en reste plus que 904 qui sont actuellement âgés de 45 ans. En évaluant leur santé, Rasmussen et son équipe de chercheurs ont constaté que la vitesse de marche à partir de la quarantaine attestait de l’existence de certaines pathologies dissimulées remontant à l’enfance. Selon Terrie E. Moffitt, psychologue et neuroscientifique à l’université Duke, « cette étude a couvert la période allant des années préscolaires à l’âge de la quarantaine et a révélé qu’une marche lente est un signe de problème ayant existé durant des décennies avant le grand âge ».

Pour confirmer leurs doutes, les chercheurs ont également vérifié si les patients présentaient des signes de vieillissement prématurés en se basant sur 19 biomarqueurs spécifiques comprenant la pression artérielle, la santé dentaire et les participants ont également été soumis à une IRM. Les chercheurs ont aussi comparé les résultats aux mesures de capacités neurocognitives démontrées par des tests effectués lorsque les participants n’étaient encore que des enfants.

D’autres recherches seront nécessaires pour renforcer ces résultats

Selon les chercheurs, l’étude démontre qu’une démarche lente à la mi-quarantaine indique une fonction physique non optimale et un vieillissement prématuré ou, autrement dit, une détérioration accélérée de plusieurs systèmes organiques et un affaiblissement du fonctionnement neurocognitif. Malgré tout, les résultats ne sont pas formels étant donné qu’aucune analyse du cerveau n’a été menée sur les participants au début de l’étude, même si selon les tests actuels, les participants ayant une démarche lente présentaient en moyenne une baisse de l’épaisseur de l’os cortical ainsi qu’une réduction du volume du cerveau.

Néanmoins, les chercheurs reconnaissent qu’il faudra effectuer plus d’analyses pour renforcer ces résultats. Selon Stephanie Studenski, chercheuse en médecine gériatrique à l’université de Pittsburgh, il faudrait « comprendre la nature des liens que semble montrer cette étude qui porte sur presque cinq décennies » pour « potentiellement influer positivement sur des facteurs sociaux susceptibles d’accroître la longévité biologique et la fonction neurocognitive et potentiellement aider à arrêter le déclin cognitif ».

En attendant, il serait plus sage, autant que faire se peut, d’éviter une démarche trop lente afin d’éviter tout risque de vieillissement précoce ou rapide, et ce, même si on n’a pas encore franchi la quarantaine.

Par Arielle Lovasoa, le

Source: Trust my Science

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