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Le lac Kivu est un grand lac d’une superficie de 2 700 kilomètres carrés situé à la frontière de la République démocratique du Congo et du Rwanda, en Afrique. Bien que le lac soit de toute beauté, c’est l’une des plus dangereuses étendues d’eau du continent.

Le lac renferme des gaz toxiques

Le lac Kivu ressemble à un paradis, mais il cache en fait un secret mortel. Avec une superficie de 2 700 kilomètres carrés et une profondeur moyenne de 485 mètres, ce lac africain est méromictique, ce qui signifie que ses eaux profondes et de surface se mélangent très rarement. Cette propriété du lac a été découverte en 1936 par des chercheurs qui se sont intéressés à la faible présence de poissons dans ses eaux.

Ils ont découvert que le fond du lac contenait une grande quantité de gaz toxiques, dont du sulfure d’hydrogène, du gaz carbonique et du méthane. Or, la libération soudaine de ces gaz serait extrêmement dangereuse.

Deux autres lacs du même type se trouvent en Afrique, à savoir le lac Nyos et le lac Monoun. En 1986, une éruption non visible avait fait remonter les gaz qui se trouvaient dans les profondeurs du lac Nyos, asphyxiant ainsi les personnes et animaux se trouvant aux alentours. Ce phénomène avait fait 1 700 victimes dans les villages voisins.

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Deux millions de personnes en danger

La libération des gaz toxiques du lac Kivu entraînerait des pertes plus importantes, étant donné que plus de deux millions de personnes habitent à proximité. Le risque n’est pas moindre, car il se trouve au pied du Nyiragongo, le volcan le plus actif d’Afrique, dont la dernière éruption remonte à mai 2021. Une catastrophe majeure pourrait notamment avoir lieu si la lave du volcan entrait en contact avec les gaz.

De peur qu’une telle catastrophe survienne, les autorités rwandaises ont approuvé le projet d’une compagnie américaine, consistant à installer une plateforme flottante sur le lac pour aspirer ses eaux profondes afin d’en extraire le méthane. Le gaz récolté sera ensuite envoyé dans une centrale située au Rwanda pour être transformé en biocarburant. ContourGlobal, l’entreprise derrière ce projet, espère que l’extraction du méthane pourra réduire progressivement la pression dans le lac, ce qui réduirait les dégâts en cas d’une éruption limnique.

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