Il peut s’avérer dans certains cas que des substances que l’on croit nocives présentent des avantages inattendus pour certains problèmes de santé. C’est le cas de la kétamine. Si ce psychotrope est souvent décrié pour ses effets addictifs, il s’avère qu’il s’agit également d’un traitement potentiel pour la dépression.
Qu’est-ce que la kétamine ?
La kétamine est un médicament anesthésique et analgésique polyvalent qui a été largement utilisé en milieu médical depuis sa découverte dans les années 1960. De nos jours, elle est surtout utilisée pour la chirurgie vétérinaire. Ce produit a la particularité d’induire un état dissociatif chez les patients, caractérisé par un sentiment de détachement de la réalité et une analgésie profonde. Outre son rôle bien établi dans les interventions chirurgicales et en médecine d’urgence, la kétamine a d’autres usages plus originaux.
Au-delà de ses applications médicales, la kétamine a également trouvé sa place dans la consommation de drogues récréatives, notamment dans les soirées et les clubs. En raison de ses effets dissociatifs, ceux qui consomment ce produit peuvent ressentir des hallucinations, des perceptions altérées du temps et de l’espace et une sensation de flottement ou de détachement du corps. Outre l’usage de la kétamine en tant que substance abusive, ce produit est également intéressant dans le domaine de la médecine psychiatrique.
Une aide d’une grande rapidité pour la dépression et le syndrome de stress post-traumatique
De plus en plus de preuves tendent en effet à montrer que les médicaments à base de kétamine peuvent aider à soulager les symptômes de divers troubles psychiatriques. Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université du Connecticut ont démontré les effets de la kétamine pour gérer la dépression et le syndrome de stress post-traumatique. D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Annals of Pharmacotherapy, les médicaments à base de kétamine peuvent soulager les symptômes de ces troubles psychiatriques en seulement une journée.
Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont analysé six essais contrôlés randomisés qui ont rassemblé 259 patients souffrant du syndrome de stress post-traumatique. La moitié des patients qui ont participé aux essais a reçu des injections de kétamine. L’autre moitié a constitué un groupe témoin, et ces patients ont reçu soit des injections d’eau salée à titre de placébo, soit des injections de midazolam, une benzodiazépine qui est également utilisée comme agent anesthésique. Des améliorations nettes ont été observées chez les patients qui ont reçu des injections de kétamine.
Chez ces derniers, les symptômes du syndrome de stress post-traumatique ont été réduits d’environ 25 %. Ce constat a été fait un jour et une semaine après le traitement. Fait étonnant cependant, lorsque le traitement a été rallongé à quatre semaines, les symptômes n’ont diminué que de 12 %. En ce qui concerne les symptômes de la dépression, les résultats étaient plus modestes, mais néanmoins significatifs. Ainsi, dans l’ensemble, la kétamine a démontré sa rapidité – et ce, en une seule injection – pour aider à soulager la dépression et le syndrome de stress post-traumatique, bien que l’ampleur de cette aide ne soit que moyennement efficace.
