Le syndrome du stress post-traumatique est un état qui touche des milliers de personnes et contre lequel aucun traitement n’existe. Cependant, des chercheurs de l’Inserm ont étudié ce phénomène et ont trouvé les neurones responsables de cet état de stress. Une nouvelle qui permet de mieux le comprendre et d’envisager une solution pour y remédier. 

 

QU’EST-CE QUI CAUSE LE SYNDROME DU STRESS POST-TRAUMATIQUE ?

Le syndrome du stress post-traumatique, aussi abrégé en ESPT, est une déformation d’un comportement naturel de notre corps : la discrimination contextuelle. Présent chez les hommes comme chez les animaux, ce phénomène nous sert à analyser des informations sensorielles comme des bruits et les odeurs, et à déterminer quel comportement adopter quand un danger se présente.

Il arrive cependant que la discrimination contextuelle soit perturbée par des souvenirs traumatisants. Au lieu de modifier le comportement, celle-ci entraîne alors un stress identique à celui généré par les souvenirs en question, quand l’environnement entourant la personne touchée est similaire. Parmi les événements traumatisants qui peuvent causer un ESPT, on trouve la guerre, les catastrophes naturelles ou les attaques terroristes.

COMMENT REPÉRER LES NEURONES RESPONSABLES DE L’ESPT ?

Malgré les connaissances des spécialistes sur le sujet, ils ignoraient quels étaient les neurones responsables de cette distorsion. Leur seule certitude était que la discrimination contextuelle avait pour origine l’hippocampe.

Des chercheurs de l’Inserm se sont penchés sur la question et ont découvert qu’une zone particulière du cerveau appelée cortex préfrontal médian dorsal recevait « des influx neuronaux de l’hippocampe ». Quand une personne est en situation d’incertitude, c’est cette zone qui réagit. Elle a donc été testée afin de voir si elle agissait pendant la discrination contextuelle.

Pour cela, ils ont mené des expériences sur des souris en les conditionnant. Face à certains stimuli auxquels elles étaient exposées dans un environnement donné, les souris ont reçu dans le même temps de petits chocs électriques désagréables. Elles ont ensuite été exposées au même environnement mais sans stimuli. Cela avait pour but d’observer le comportement de leur cerveau en temps réel, mais aussi de tester leurs neurones en les activant ou en les désactivant sur demande. C’est ce que l’on appelle une manipulation optogénétique.

UN TRAITEMENT EN COURS D’ÉLABORATION ?

Dans le cadre de cette manipulation optogénétique, les chercheurs ont mis au point deux protéines photosensibles. La première réagit à la lumière bleue et active les neurones tandis que la seconde, qui réagit à une lumière jaune ou verte, les désactive.

Selon les auteurs de l’étude, les résultats obtenus via ces protéines démontrent que « l’activation optogénétique et l’inhibition de cette population neuronale favorisent respectivement  la discrimination contextuelle et la généralisation de la peur semblable à ce que montrent les personnes atteintes de ESPT. »

Néanmoins, la découverte ne marque qu’une première étape dans la compréhension de ce syndrome et un traitement, s’il est possible d’en développer un, ne verra pas le jour avant des années de recherche.

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