
Les découvertes d’exoplanètes se multiplient, mais certaines sortent du lot par leurs caractéristiques inattendues. C’est le cas de Kepler-10 c, une planète qui défie les modèles classiques, révélant un monde immense, glacé et profondément différent de tout ce que nous connaissons. Les résultats de cette recherche ont été publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics.
Une planète sub-neptunienne hors du commun
Le système Kepler-10, situé à environ 560 années-lumière de la Terre, avait déjà attiré l’attention des astronomes pour sa diversité planétaire. Il abrite notamment Kepler-10 b, la toute première planète rocheuse identifiée par la mission Kepler. Ce petit monde, à peine plus grand que la Terre, orbite si près de son étoile qu’il est en partie calciné. En revanche, son voisin, Kepler-10 c, longtemps resté mystérieux, vient tout juste de révéler ses secrets.
Grâce aux observations menées depuis le télescope Galileo situé aux îles Canaries, les scientifiques disposent désormais de données fiables pour mieux comprendre la nature de Kepler-10 c. Cette exoplanète, classée dans la catégorie des planètes sub-neptuniennes, est environ 2,35 fois plus grande que la Terre en rayon, ce qui correspond à un volume 13 fois supérieur. Sa masse, quant à elle, est 11 fois supérieure à celle de notre planète. Ces valeurs indiquent une densité relativement faible, incompatible avec un monde purement rocheux.
Les analyses poussées suggèrent qu’il s’agit d’un monde aquatique, un type hypothétique de planète recouverte d’un immense océan et enveloppée dans une atmosphère saturée de vapeur d’eau. Toutefois, Kepler-10 c pourrait être encore plus extraordinaire car elle pourrait être un monde aquatique glacé, avec des couches différenciées, composées de glace et d’eau.
Un système planétaire complexe
Kepler-10 c partage le système avec Kepler-10 b, plus proche de l’étoile. Ce compagnon possède un rayon 1,47 fois supérieur à celui de notre planète et une masse environ trois fois plus élevée. Ces caractéristiques correspondent à celles d’une planète rocheuse. Contrairement à Kepler-10 c, cette planète orbite très près de son étoile, complétant une révolution en moins d’un jour. En comparaison, Kepler-10 c met 45 jours pour boucler une orbite.
Les scientifiques ont découvert ces planètes en observant les petites éclipses qu’elles provoquent en passant devant leur étoile. Cependant, les nouvelles estimations proviennent de l’étude des oscillations de l’étoile, causées par l’attraction gravitationnelle des planètes. Ces oscillations ont non seulement permis d’affiner nos connaissances sur Kepler-10 b et c, mais aussi de révéler l’existence possible d’une troisième planète, Kepler-10 d.
Une troisième planète mystérieuse
Kepler-10 d serait située beaucoup plus loin de l’étoile, avec une orbite de 151 jours. Sa masse minimale est estimée à environ 12 fois celle de la Terre, ce qui la rapproche de Kepler-10 c en matière de masse. Bien que peu d’informations soient encore disponibles à son sujet, sa découverte renforcerait encore l’idée que ce système est remarquablement complexe.
Les chercheurs pensent que Kepler-10 c, et peut-être Kepler-10 d, se sont formées bien plus loin de leur étoile, dans une région où la glace d’eau pouvait s’accumuler pour former des planètes. Au fil du temps, ces mondes auraient migré vers l’intérieur du système, tout en conservant leur composition riche en eau, un phénomène influencé par la lumière et le vent stellaire.
Cette migration planétaire est un phénomène clé dans la compréhension de l’évolution des systèmes stellaires. Elle est essentielle pour expliquer la diversité des planètes que nous observons dans la galaxie, bien que notre propre Système solaire ne contienne pas de planète comparable à Kepler-10 c. Pourtant, de telles planètes semblent courantes ailleurs dans l’Univers.
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