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Le 6 juin dernier, J. K. Rowling, l’auteure de la célèbre saga Harry Potter, a publié une série de tweets accusés par de nombreux internautes et célébrités d’aller à l’encontre des personnes transgenres et jugés transphobes. Il s’en est donc ensuivi une vague d’indignations sur les réseaux sociaux. Face à cela, l’écrivaine britannique a réagi et a publié une longue lettre sur son site web.

Une longue lettre pour se défendre 

Après avoir publié des tweets transphobes la semaine dernière, J. K. Rowling a provoqué l’indignation sur les réseaux sociaux. Afin de se défendre, l’écrivaine a rédigé une lettre sur son site web, qu’elle a intitulée “J. K. Rowling écrit sur ses raisons de s’exprimer sur les questions de sexe et de genre”. 

Dans sa lettre, elle explique sa prise de position et pourquoi elle porte un intérêt “personnel” concernant les sujets de genre et de sexe. Elle explique tout d’abord qu’elle s’est intéressée au genre et à l’identité de genre en raison de sa récente série de crimes “se déroulant de nos jours et ma détective féminine fictive est en âge d’être intéressée et affectée par ces problèmes elle-même, mais d’un autre côté, c’est intensément personnel, comme je suis sur le point de l’expliquer”, a-t-elle tout d’abord expliqué. L’écrivaine poursuit en prétendant avoir réalisé des recherches approfondies sur le sujet et affirme que certaines informations qu’elle a pu récolter montraient que certaines personnes regrettaient leur décision de transition. “Je suis préoccupée par l’énorme explosion de jeunes femmes souhaitant faire la transition et également par le nombre croissant de personnes qui semblent se détransitionner (retourner à leur sexe d’origine), car elles regrettent d’avoir pris des mesures qui, dans certains cas, ont irrévocablement modifié leur corps, et leur a enlevé leur fertilité”, poursuit-elle.

J. K. Rowling rapporte également que c’est son premier mariage, qu’elle qualifie de violent, ainsi que l’agression sexuelle dont elle a été victime, qui lui confèrent sa position en ce qui concerne les questions de genre. “Si vous pouviez entrer dans ma tête et comprendre ce que je ressens quand je lis à propos d’une femme trans mourant entre les mains d’un homme violent, vous trouveriez la solidarité et la fraternité. J’ai un sentiment viscéral de la terreur dans laquelle ces femmes trans auront passé leurs dernières secondes sur Terre, parce que moi aussi j’ai connu des moments de peur aveugle quand j’ai réalisé que la seule chose qui me maintenait en vie était la retenue timide de mon attaquant. Comme tous les autres survivants d’agression domestique et d’agression sexuelle que je connais, je ne ressens que de l’empathie et de la solidarité avec les femmes trans qui ont été maltraitées par des hommes”, explique encore l’auteure. Si vous souhaitez lire sa lettre en entier, il vous suffit de vous rendre sur son site web

Une vague d’indignations qui se poursuit 

Les critiques ont tout de même continué de se propager sur la toile. Après Daniel Radcliffe, ce fut au tour d’Emma Watson, l’interprète d’Hermione Granger, de condamner les tweets de J. K. Rowling : “Les personnes trans sont ce qu’elles disent être et méritent de vivre leur vie sans être constamment interrogées ou dire qu’elles ne sont pas ce qu’elles prétendent être. Je veux que mes adeptes trans sachent que moi et tant d’autres personnes dans le monde vous voyons, vous respectons et vous aimons pour qui vous êtes.” 

Eddie Redmayne, acteur dans Les Animaux fantastiques, s’est également exprimé : “Je ne suis pas d’accord avec les commentaires de Jo. Les femmes trans sont des femmes, les hommes trans sont des hommes et les identités non binaires sont valides. Je ne voudrais jamais parler au nom de la communauté mais je sais que mes chers amis et collègues transgenres sont fatigués de ce questionnement constant de leur identité, qui entraîne trop souvent des violences et des abus. Ils veulent simplement vivre leur vie en paix et il est temps de les laisser faire.” 

Par ailleurs, Evanna Lynch, ayant joué Luna Lovegood dans les films Harry Potter, a à son tour défendu la communauté trans : “Je sais si bien ce que c’est que de trouver du réconfort et un sentiment d’appartenance… d’Harry Potter. Je suis vraiment désolée pour toutes les personnes trans qui ont l’impression que cette communauté n’est plus un endroit sûr. Je pense qu’il est irresponsable de discuter d’un sujet aussi délicat sur Twitter à travers des pensées fragmentées et je souhaite que Jo ne le fasse pas. Je ne suis pas d’accord avec son opinion selon laquelle les femmes cis sont la minorité la plus vulnérable dans cette situation et je pense qu’elle est du mauvais côté de ce débat.

Katie Leung, l’actrice qui a interprété Cho Chang dans les films, s’est aussi exprimée : “Alors tu veux mes pensées sur Cho Chang ? D’accord, c’est parti…” Enfin, Bonnie Wright, l’actrice derrière Ginny Weasley, s’est exprimée sur Twitter : “Si Harry Potter était une source d’amour et d’appartenance pour vous, cet amour est infini et peut être pris sans jugement ni question. Les femmes trans sont des femmes. Je vous vois et je vous aime.

Cette vague d’indignations s’est même poursuivie jusque dans l’école Weald de Billingshurst, située dans le West Sussex. Celle-ci avait effectivement prévu à partir du mois de septembre 2020 de mettre à jour le nom des maisons de l’école “afin de les rendre plus représentatifs du genre, de l’ethnicité et de la sexualité/identité de genre”. Les responsables de l’école avaient effectivement pour projet de nommer les maisons J. K. Rowling, Leonardo da Vinci, David Attenborough, Freddie Mercury, l’infirmière Mary Seacole et Tanni Gray-Thompson (vainqueur de 11 médailles d’or paralympiques). Néanmoins, dans une lettre adressée aux parents d’élèves, l’école a déclaré que l’auteure d’Harry Potter “pourrait en fait ne plus être un modèle approprié pour les élèves. J. K. Rowling a tweeté certains messages qui sont considérés comme offensants pour la communauté LGBT+ (spécifiquement transphobes) et nous pensons que nous ne souhaitons pas être associés à ces opinions. Le Weald est une école qui cherche toujours à inclure des personnes dans toutes les caractéristiques protégées, et nous ne voudrions pas offenser, même par inadvertance.

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alain smeekens
alain smeekens
3 années

Continué comme ça et bientôt il faudra interdire la bible et plus particulièrement le premier testament. On a plus le droit de dire et pratiquement le droit de penser sans que cela ne vexe quelqu’un, chacun fait ce qu’il a envie mais qu’il le fasse discrètement pour ne pas m’… Lire la suite »