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J. K. Rowling a beau être à l’origine de l’une des sagas les plus extraordinaires de tous les temps et l’une des meilleures autrices pour enfants, cela ne lui empêche pas d’être épinglée et critiquée (à raison) pour les nombreux propos transphobes qu’elle a tenus à diverses reprises sur le réseau social Twitter. En effet, cette dernière semble ne pas reconnaître la légitimité de la question du genre et a aimé plusieurs tweets d’activistes anti-trans.

Ce n’est pas la première fois que J. K. Rowling fait scandale. Dans le passé, elle avait déjà aimé des tweets à caractère transphobe et son manager avait tant bien que mal tenté de justifier cet événement par le fait que l’autrice avait cliqué par erreur sur le « j’aime ». Au mois de décembre 2019, Rowling avait tweeté « le sexe est réel ». Cette phrase qui parait anodine est en réalité d’une violence inouïe, dans la mesure où elle nie complètement l’idée d’un genre que la société nous imposerait et qui ne serait pas forcément en accord avec notre sexe de naissance. Cette phrase est par ailleurs souvent utilisée dans la rhétorique transphobe, et signifie que seul le sexe « attribué » à la naissance devrait déterminer la vie entière d’une personne. De fait, elle supprime complètement la notion d’identité de genre.

Dans le même tweet, elle a utilisé le hashtag #IStandWithMaya, qui faisait référence à l’activiste anti-transgenre Maya Forstater, licenciée de son travail en raison de ses déclarations sur les femmes transgenres. Maya Forstater estime par exemple que « les hommes ne peuvent pas se transformer en femmes ». Mais ce n’est pas tout : le week-end dernier, J. K. Rowling a aimé un tweet d’un autre activiste anti-transgenre nommé Fred Sargeant, qui s’est d’ailleurs félicité d’avoir recueilli le like de l’autrice. Sargeant tient fréquemment des propos extrêmes, comme le fait qu’il soit temps de retirer le T de la communauté LGBT, ou alors qu’il est impossible que les femmes transgenres soient opprimées car elles sont assignées mâle à la naissance. Il a également été violent verbalement à l’égard d’Alex Drummond, une femme trans qui a gardé sa barbe, la qualifiant d' »homme adulte prétendant être une lesbienne ». Il l’a donc violemment mégenrée en l’appelant « ce gars » et en la qualifiant d’homme.

En décembre dernier, plusieurs célébrités avait déjà épinglé J. K. Rowling pour ses propos scandaleux, notamment Mark Hamill, l’interprète de Luke Skywalker, Mara Wilson (connue pour son rôle de Matilda mais également de la fille de Robin Williams dans Mrs. Doubtfire) et Jameela Jamil. Après avoir fait savoir qu’elle s’était désabonnée de J. K. Rowling, cette dernière donna un bon conseil à l’autrice : « Veuillez suivre plus de personnes trans, veuillez lire leurs expériences dans ce monde et sachez que vous contribuez à leur effacement, aux abus qu’elles subissent et à leur souffrance en soutenant ceux qui nient leur identité/existence. Veuillez exercer votre immense pouvoir pour protéger ceux qui sont le plus à risque. »

Mara Wilson avait également été très virulente : « Que gagne-t-on exactement à utiliser cette plate-forme à des fins cruelles et exclusives envers l’une des populations les plus vulnérables au monde ? »

Finalement, c’était l’association GLAAD, qui défend les droits des personnes LGBTQIA+ aux États-Unis, qui s’était exprimée en disant que J. K. Rowling s’était alignée sur « une idéologie infondée niant complètement l’humanité des personnes transgenres. Les personnes trans et non binaires ne sont pas une menace pour les femmes, et l’affirmer met les personnes trans en danger. »

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8 Commentaires
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Villetard
Villetard
3 années

Y en a marre de toujours vouloir nous imposer ce qu’on doit aimer et ne pas aimer?
Y en a qui aime les blondes et pas les brunes.c’est pas pour ça qu’ils veulent du mal aux brunes.

Axel Lamarque
Axel Lamarque
3 années

Le jour viendra où la notion de « sexe » nous paraîtra aussi incongrue que celle de « race ». Les gens naissent avec plus un moins d’hormones d’un genre ou l’autre et la limite entre l’un et l’autre sexe est bien plus floue qu’on ne le croit…