Les fraudes à la carte bancaire sont de plus en plus courantes sur Internet et le phénomène continue encore et toujours de prendre de l’ampleur. Cette délinquance n’est plus seulement le fait de quelques pirates ingénieux : l’accès aux techniques de vol de données bancaires se démocratise, si bien que des personnes tout à fait ordinaires s’adonnent désormais à cette pratique. Le phénomène est encore difficile à contrer, mais la lutte des forces de l’ordre a pris une nouvelle tournure grâce à la plateforme de signalement Percev@l. Explications.

 

LA FRAUDE À LA CARTE BANCAIRE SE DÉMOCRATISE

Le prix des smartphones s’approche et dépasse parfois les 1 000 euros. Il faut compter deux fois plus pour s’offrir un ordinateur suffisamment puissant pour faire tourner certains jeux vidéo, particulièrement gourmands. D’autant plus si l’on souhaite diffuser ses parties en direct sur Twitch. Récemment, un homme a acheté une PlayStation 4 à 9 euros, en la pesant au rayon fruits et légumes de son supermarché !

Nombreuses sont les personnes qui transgressent la loi pour réaliser des achats importants, lourds financièrement. Et sur Internet, la fraude à la carte bancaire n’est pas en reste. Comme l’a démontré Cyril Piat, colonel à la Gendarmerie nationale, lors du Forum International de la Cybersécurité 2019 : « le nombre de tentatives de fraude à partir de cartes bancaires françaises est passé de 2 millions en 2016 à 3,4 millions en 2017 ». Les chiffres pour l’année 2018 seront révélés cet été, mais ils seront certainement encore plus importants.

Selon le colonel, l’un des secteurs les plus touchés par cette délinquance est celui des jeux vidéo : « les achats d’armures magiques et d’autres biens immatériels sont souvent fait avec des numéros de carte bancaire détournés ». Une tendance peu étonnante, liée à l’évolution du modèle économique des jeux vidéo, comme Fortnite ou League of Legends : un téléchargement et un accès gratuit au jeu, mais des objets de personnalisation difficile à obtenir sans les acheter.

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PHISHING, PIRATAGE DIRECT ET DARK WEB

Si les statistiques de fraudes à la carte bancaire explosent, c’est notamment parce que les procédés pour obtenir des informations de paiement se démocratisent. Bien sûr, les hackers utilisent principalement le Phishing ou hameçonnage, et le piratage direct de bases de données, mal sécurisées, pour obtenir des numéros de cartes bancaires. Cependant, des personnes ordinaires peuvent également se procurer des numéros de cartes volées via le Dark Web. En effet, en plus d’être un espace de collaboration et d’entraide entre pirates, c’est également une véritable place de marché pour obtenir des cartes bancaires volées.

On y trouve également des guides pour les utiliser sans se faire prendre par la justice ! Cyril Piat raconte ainsi : « il existe toute une communauté criminelle qui prodigue des conseils en ligne et pousse à la transgression. Sur l’un de ces sites, nous avons dénombré pas moins de 1 400 fils de discussion sur le sujet ». Généralement, le montant du préjudice subi ne dépasse pas quelques centaines d’euros. C’est beaucoup pour celui qui s’est fait voler, mais peu aux yeux de la justice. Ainsi, le voleur s’en tire généralement avec un simple rappel à la loi.

Néanmoins, la mise en place de la plateforme de signalement Percev@l en juin 2018 commence à changer les choses. Déjà, elle enregistre près de 80 000 signalements pour plus de 300 000 usages frauduleux de cartes bancaires. Il s’agit d’une base de données précieuse pour les autorités, qui peuvent alors faire des recoupements d’informations pour atteindre les gros fraudeurs et leurs réseaux. Pour rappel, une victime de fraude à la carte bancaire est toujours remboursée. Elle doit en premier lieu, et très rapidement, faire opposition au paiement puis signaler cette transaction indésirable à sa banque, qui fera alors le nécessaire.

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POLICE
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4 années

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