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90 % des Françaises rapportent avoir subi des pressions pour des rapports sexuels

Pour qu'autant de femmes déclarent cela, c'est qu'il y a vraiment un problème systémique dans notre société

Du 7 février au 17 février, le collectif féministe #NousToutes a lancé une enquête sur le consentement dans les rapports sexuels entre hétérosexuels. Les résultats et constats glaçants de cette enquête ont été publiés ce mardi 3 mars. 

L’enquête #NousToutes

Les résultats de cette enquête menée par le collectif #NousToutes du 7 au 17 février ont été publiés le 3 mars dernier sur les réseaux sociaux et relayés par Le Parisien. Cette enquête s’appuie sur plusieurs témoignages de plus de 100 000 personnes âgées de 15 à 75 ans ayant répondu aux 30 questions posées, dont 96 600 femmes. Parmi ces personnes, 75 % ont moins de 35 ans. Néanmoins, « les réponses des hommes et des personnes non-binaires n’étaient pas assez nombreuses pour être utilisées dans le cadre de l’analyse ou comparées à celles des femmes”, comme le rapport le dossier de presse du collectif.

Cette enquête met en avant différents point essentiels en ce qui concerne le consentement dans un rapport sexuel. “Cette enquête sur le consentement a plusieurs objectifs : créer un débat collectif, inciter à la réflexion individuelle et réclamer au gouvernement une vaste étude sur ce thème, au-delà des jeunes qui nous ont répondu majoritairement”, a expliqué Caroline de Haas, l’une des fondatrices du collectif #NousToutes. La notion de pression est également au coeur de cette enquête comme en témoignent ces quelques questions posées : 

  • Un partenaire vous a-t-il déjà mis la pression à l’occasion d’un évènement spécifique pour un acte sexuel ? 
  • Avez-vous déjà réalisé certains actes sexuels (inhabituels pour vous) parce qu’un partenaire vous a mis la pression ou vous a mis devant le fait accompli ?
  • Un partenaire vous a-t-il déjà mis la pression pour avoir un rythme régulier de rapports sexuels ?
  • Avez-vous déjà ressenti une pression de la part d’un partenaire pour avoir des rapports sexuels pendant votre grossesse alors que vous n’en aviez pas envie ?

De plus, afin de réaliser cette enquête, le collectif s’est appuyé sur la définition du consentement donnée par Nathalie Bajos, chercheuse à l’Inserm : “Consentir, c’est s’engager dans une relation ou des pratiques sexuelles lorsqu’on en a véritablement envie soi-même.

— andriano.cz / Shutterstock.com

Des résultats glaçants

Les résultats publiés sont particulièrement glaçants. En effet, selon les réponses données, 9 femmes sur 10 rapportent avoir subi une pression pour avoir un rapport sexuel. Une telle situation s’est également produite à plusieurs reprises pour 88 % d’entre elles. De plus, 70 % des femmes disent avoir déjà eu des rapports sexuels certes sans pression mais elles n’en avaient pas envie. Elles ont accepté ces rapports uniquement pour éviter tout conflit.

Par ailleurs, 1 femme sur 6 dit avoir commencé sa sexualité avec un rapport sexuel non consenti. 36 % de ces femmes avaient moins de 15 ans. “Les réponses à l’enquête #NousToutes montrent également que les femmes qui commencent leur vie sexuelle par un rapport non désiré et consenti sont bien plus souvent confrontées à des violences dans leur vie sexuelle”, rapporte également le collectif dans son dossier de presse.

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D’autre part, 49,1 % des femmes ayant répondu rapportent avoir déjà subi des remarques désobligeantes alors qu’elles refusaient d’avoir un rapport sexuel : “frigide”, “coincée”, “pas normale”, “laide” ou encore “chiante”.

2 femmes sur 3 expliquent également avoir subi des actes sexuels non consentis, avec ou sans pénétration. 53,2 % témoignent d’un rapport sexuel avec pénétration non consentie, avec un ou plusieurs partenaires. Hors, en droit français “tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol”, comme le dispose l’article 222-23 du code pénal. Ce crime est d’ailleurs puni de 15 ans de réclusion. Pour finir, l’enquête rapporte également qu’1 femme sur 3 témoigne avoir déjà eu un partenaire qui lui a imposé un rapport sexuel non protégé alors qu’elle n’en avait pas envie. Ainsi, près de 8 femmes sur 10 disent avoir été victimes de violences à la fois psychologiques, physiques et sexuelles lors de rapports sexuels avec un ou plusieurs partenaires.

Cette enquête montre à quel point ce sujet est un sujet majeur pour les femmes. Cette méconnaissance dans la société de ce que sont des rapports à égalité, cette pression arrivent très tôt, dès le début de la sexualité de beaucoup de femmes (…) C’est un problème social et de santé publique ! Au même titre que la sécurité routière, cette question doit être intégrée dans les programmes scolaires. C’est prévu par la loi, mais c’est loin d’être le cas. Le consentement est un apprentissage du oui, du non, de la frustration, du désir de l’autre. Il faut en parler ! C’est un sujet majeur pour l’égalité”, conclut Caroline de Haas.

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#JaiPasDitOui

Parallèlement à cette enquête, le collectif a lancé la compagne #JaiPasDitOui sur les réseaux sociaux. “#NousToutes demande à ce que la question du consentement devienne un sujet politique. Il est à la fois un enjeu d’égalité, de santé publique et une condition nécessaire pour en finir avec la culture du viol comme avec les violences sexistes et sexuelles”, rapporte le collectif. Ce dernier appelle également les femmes à témoigner sur les réseaux sociaux avec ce hashtag, si elles en ressentent l’envie et le besoin.

De plus, grâce à cette enquête, Caroline de Haas, rapporte au Parisien vouloir “créer un débat collectif, inciter à la réflexion individuelle et réclamer au gouvernement une vaste étude sur ce thème, au-delà des jeunes qui nous ont répondu majoritairement”.

https://www.instagram.com/p/B9Q7LLeiH4r/?utm_source=ig_web_copy_link https://www.instagram.com/p/B9SDr7BAGaN/?utm_source=ig_web_copy_link

Par Cécile Breton, le

Source: BFM

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  • « L’homme propose, la femme dispose. »

    Au-delà, ça relève de la Loi !!

    Après, au sein d’un couple, avec le temps, l’envie n’est plus toujours là : il faut savoir la provoquer… ou s’en passer !
    Mais c’est un immense tort et comme ça que, souvent, les couples explosent…

    La Médecine le dit : au moins trois rapports sexuels par semaine augmentent l’espérance de vie, c’est donc non seulement agréable et de nature à resserrer les liens, mais salvateur !!

    Oui, je sais : machisme, féminisme…
    Et l’équilibre dans tout ça ?!!