L’analyse d’os fossilisés et remarquablement intacts de ptérosaures, premiers vertébrés à maîtriser le vol « propulsé », a révélé des similitudes morphologiques plus étroites que prévu avec les oiseaux modernes.
Des témoignages rares
Au cours de leur long règne de 150 millions d’années, du Trias à la fin du Crétacé, les ptérosaures, qui n’étaient pas des dinosaures, ont conquis tous les continents et atteint des tailles remarquables. Si certaines de ces créatures ailées s’avéraient à peine plus grandes qu’un moineau domestique, d’autres possédaient une envergure prodigieuse, pouvant dépasser les dix mètres.
Dans le cadre de travaux publiés dans le Journal of Vertebrate Paleontology, Jeffrey Wilson Mantilla, de l’université du Michigan, et ses collègues ont procédé à l’examen approfondi des témoignages fossiles de deux espèces récemment mis au jour en Jordanie. Alors que la structure osseuse de la plupart des spécimens connus se révélait incomplète, en raison de la tendance des os creux et fragiles des ptérosaures à se décomposer rapidement, elle était dans ce cas intacte.
L’utilisation d’une technique d’imagerie avancée, connue sous le nom de tomodensitométrie assistée par ordinateur, a révélé que les os des ailes du plus grand des deux ptérosaures, Arambourgiania philadelphiae, présentaient des structures internes spiralées, comme les aigles, quand ceux d’Inabtanin alarabia, espèce beaucoup plus petite et nouvelle pour la science, intégraient des « entretoises » proches de celles des oiseaux modernes dont la fréquence de battements s’avère élevée.
Stunningly preserved pterosaur fossils reveal how they soared https://t.co/Oe8kitRWYN
— New Scientist (@newscientist) September 6, 2024
Selon Wilson Mantilla, ces « spirales hélicoïdales » auraient permis aux ailes d’A. philadelphiae de supporter les contraines liée au vol plané, et les « échaffaudages » des os d’I. alarabia des flexions régulières.
Une ancienne zone côtière
La découverte des témoignages des deux espèces dans ce qui était autrefois une zone côtière soulève une autre question.
Profitant probablement des courants d’air chaud ascendants pour gagner de l’altitude, A. philadelphiae aurait également été capable de se déplacer sur de grandes distances en battant des ailes. Le fait qu’il ait partagé le même environnement qu’I. alarabia suggère que le vol plané était, comme chez les oiseaux modernes, réservé aux spécimens les plus imposants.
Une hypothèse que l’examen de fossiles de ptérosaures provenant d’autres régions du globe pourrait appuyer.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: oiseau, fossile, ptérosaure
Catégories: Actualités, Histoire